(Rome, 13 mai 2025). Le président américain ouvre sa tournée au Moyen-Orient par une visite à fort impact : accords de plusieurs milliards de dollars, ouverture à la Syrie et alliance stratégique renouvelée avec l’Arabie saoudite
Le président américain Donald Trump a entamé aujourd’hui sa première visite officielle de son deuxième mandat à Riyad, donnant le coup d’envoi d’une tournée diplomatique dans le Golfe Persique qui le conduira également au Qatar et aux Émirats arabes unis. Accueilli en grande pompe par le prince héritier Mohammed Ben Salman, Trump a trouvé un auditoire enthousiaste et un agenda chargé de sujets stratégiques, économiques et géopolitiques.
Cette visite, écrit Francesca Salvatore dans «Il Giornale», ne représente que la première étape d’un vaste périple régional, axé sur la coopération économique, mais dans le but de redéfinir l’architecture stratégique du Moyen-Orient, en réaffirmant le rôle central des Etats-Unis dans un scénario marqué par de nouvelles alliances, des défis technologiques et des tensions régionales. Les discussions, qui se sont tenues au Palais royal, ont porté sur le conflit en cours à Gaza, la menace nucléaire iranienne et la stabilisation de la région. Dans un discours emphatique, le président a déclaré : «Nous pouvons parvenir à la paix», réitérant la volonté de l’Amérique de conduire un effort commun pour la sécurité régionale.
L’un des moments les plus surprenants de la journée s’est toutefois produit lors du Forum d’investissement américano-saoudien, où Trump a annoncé son intention de mettre fin au régime de sanctions contre la Syrie. «Je vais ordonner la levée des sanctions contre la Syrie pour lui donner une chance de grandeur», a-t-il déclaré, expliquant que la décision avait mûri au cours de ses échanges avec le prince Ben Salman. Cette décision, qui fera sûrement débat, pourrait marquer un tournant inattendu dans les relations entre Washington et Damas. Sa rencontre avec le nouveau dirigeant syrien aura lieu demain. La foule a réagi par une ovation debout lorsque Trump a annoncé vouloir ordonner la fin des sanctions contre la Syrie. Il a précisé avoir pris cette décision «après avoir discuté de la situation en Syrie avec le prince héritier, votre prince héritier, et aussi avec le président turc Erdogan, qui m’a appelé l’autre jour pour me demander une chose de très similaire». «Oh, ce que je fais pour le prince héritier», a ajouté Trump, déclenchant les rires dans la salle.
Sur le plan économique, cette journée a marqué un tournant historique dans les relations bilatérales. Les États-Unis et l’Arabie saoudite ont signé un accord d’armement de 142 milliards de dollars, qui comprend des technologies avancées de défense aérienne, de sécurité maritime et de missiles. Parallèlement, Riyad a annoncé un plan d’investissement de 600 milliards de dollars aux États-Unis au cours des quatre prochaines années, destiné à des secteurs stratégiques tels que l’énergie, la défense, l’aéronautique et l’intelligence artificielle.
La délégation américaine comptait également plusieurs figures influentes de l’industrie technologique mondiale, dont Elon Musk (Tesla et SpaceX), Sam Altman (OpenAI) et Jensen Huang (Nvidia). Lors du forum économique, la société saoudienne DataVolt a officialisé un engagement de 20 milliards de dollars pour développer des centres de données et d’infrastructures numériques aux États-Unis, illustrant une coopération technologique croissante entre les deux puissances. AMD, dernier fabricant de puces à tirer profit du voyage du président Trump au Moyen-Orient, a annoncé ce mardi un accord quinquennal de 10 milliards de dollars pour fournir des semi-conducteurs d’intelligence artificielle à un centre de données en Arabie saoudite.
La société a précisé qu’elle construirait le centre de données, qu’elle a qualifié de «superstructure», en partenariat avec la société saoudienne d’intelligence artificielle Humain. Ce centre servira au développement des systèmes d’intelligence artificielle pour le pays.