(Rome, 12 mai 2025). Le Qatar pourrait faire don d’un jet de luxe dès la semaine prochaine. Pour la Maison Blanche, le cadeau ne violerait aucune règle. Mais Doha précise : «aucune décision n’a été prise»
L’administration américaine s’apprête à accepter un cadeau peu commun de la part de la famille royale qatarie. Le cadeau en question, le plus précieux jamais offert par un pays étranger aux États-Unis, est un luxueux Boeing 747-8. En raison de ses caractéristiques, le jet a été défini comme «le palais volant», et une fois livré au président américain, il sera utilisé comme son nouvel Air Force One. La nouvelle a été rapportée par ABC News, citant des sources bien informées selon lesquelles le magnat avait déjà effectué un tour à bord de l’avion en février alors qu’il était stationné à l’aéroport international de West Palm Beach en Floride, écrit Valerio Chiapparino dans «Il Giornale».
Le cadeau devrait être annoncé officiellement cette semaine lors de l’escale de Donald Trump au Qatar, qui, lors de sa mission au Moyen-Orient, fera également une escale en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, mais pas en Israël : une décision, cette dernière, qui semble confirmer un refroidissement des relations entre Donald Trump et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu. Quant à l’avion, la chaîne américaine rapporte qu’il restera à la disposition du Président américain jusqu’à peu avant la fin de son mandat. À ce moment-là, la propriété du Boeing sera transférée à la «Trump Presidential Library Foundation».
Quelques heures plus tard, des précisions ont été apportées depuis Doha. Le gouvernement du Qatar a reconnu que des discussions avaient eu lieu entre les deux pays sur «le transfert éventuel» d’un avion qui serait utilisé temporairement comme Air Force One de Trump, mais a nié que l’avion «ait été offert» ou qu’une décision finale ait été prise. «Les informations selon lesquelles un avion aurait été offert par le Qatar au gouvernement américain lors de la prochaine visite du président Trump sont inexactes». «Le transfert éventuel d’un avion pour une utilisation temporaire comme Air Force One est actuellement en cours d’évaluation entre le ministère qatari de la Défense et le département américain de la Défense», indique le communiqué. «Cependant, l’affaire est toujours en cours d’examen par les services juridiques respectifs et aucune décision n’a été prise».
Cependant, ce don sans précédent que le Qatar envisage d’offrir au président américain soulève plusieurs questions. Il n’est pas surprenant que les sources consultées par ABC News aient souligné que les avocats du bureau juridique de la Maison Blanche et du ministère de la Justice aient déjà rédigé une analyse pour le secrétaire à la Défense Pete Hegseth. Le document stipule qu’il est légal pour le Pentagone d’accepter l’avion comme cadeau et de le transférer ensuite à la fondation de Trump, et que cela «ne viole pas les lois anti-corruption ni l’interdiction de la Constitution (la clause sur les émoluments) interdisant à tout fonctionnaire du gouvernement des États-Unis d’accepter des cadeaux «de tout roi, prince ou État étranger».
Le Boeing 747-8, construit il y a 13 ans, devrait être transféré à l’US Air Force, qui procédera à sa modification pour répondre aux spécifications militaires américaines pour tout avion utilisé pour transporter le commandant en chef. Les experts estiment que la valeur de l’avion avoisine les 400 millions de dollars, hors équipements qui seront ajoutés pour garantir la sécurité du président américain. Selon des informations précédentes publiées par le «Wall Street Journal», l’entreprise de défense L3Harris devrait effectuer la révision de l’appareil.
Au cours des derniers mois, le magnat a publiquement exprimé sa frustration face aux retards croissants dans les prévisions de livraison de deux nouveaux Air Force One par Boeing.
Le contrat avec le géant de Seattle a été signé en 2018 et prévoyait initialement la livraison des jets en 2024. Cependant, comme le rapporte le «New York Times», Boeing a informé le gouvernement fédéral américain que cette livraison pourrait ne pas avoir lieu avant la fin du second mandat du président républicain. Les deux jets 747 actuellement utilisés pour transporter le chef de la Maison Blanche sont en service depuis plus de 30 ans.