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Un tournant sur les minerais est proche. Et Moscou freine la paix

(Rome, Paris, 30 avril 2025). Le Kremlin tempère l’impatience de Donald Trump à parvenir à un accord sur l’Ukraine, affirmant que «les causes du conflit sont trop complexes pour être résolues en un jour». Toutefois, des signaux venus de Kiev laissent entrevoir une percée sur l’une des questions liées aux négociations : l’accord avec Washington sur les minéraux, qui, selon le gouvernement ukrainien, pourrait être signé dans les prochaines heures.

«Dès que tous les détails seront finalisés, dans un avenir proche, j’espère dans les prochaines 24 heures, l’accord sera signé», a déclaré le Premier ministre ukrainien Denys Shmyhal. Le gouvernement a déjà validé les principaux points et reçu toutes les approbations nécessaires des ministères clés, a ajouté le Premier ministre, rapporte l’agence «Blue News».

Selon la BBC, qui affirme avoir pris connaissance du texte, l’accord comprend également des engagements américains pour des investissements dans des «secteurs critiques de l’économie ukrainienne», mais n’offre pas de garanties précises en matière de sécurité pour Kiev.

Quelques heures plus tôt, le président américain était revenu commenter la position de Vladimir Poutine, à qui il avait réservé quelques piques ces derniers jours, mettant en doute sa volonté de parvenir à une solution pacifique du conflit.

Le Président Trump a déclaré qu’il «pensait» que le président russe souhaite la paix en Ukraine. «Son rêve était de prendre le contrôle de tout le pays, mais il ne le fera pas, il me respecte», a-t-il assuré. Mais le calendrier envisagé par Moscou semble moins rapides que celui espéré par Washington.

La Russie a le «devoir de vaincre»

La Russie comprend que les Etats-Unis souhaitent un «succès rapide» dans les négociations, a commenté le porte-parole de Poutine, Dmitri Peskov, qui estime toutefois cette précipitation se heurte à la complexité des enjeux, notamment les «causes profondes» du conflit.

«Il y a de nombreuses nuances à prendre en compte», a ajouté Peskov. Selon lui, la Russie a le «devoir de vaincre» pour «atteindre les objectifs fixés au début de ‘l’opération militaire spéciale’», car elle doit sauvegarder ses «intérêts nationaux».

Il serait cependant «préférable» d’atteindre ces objectifs par des moyens pacifiques et c’est pourquoi Poutine «reste ouvert aux méthodes politiques et diplomatiques pour résoudre le conflit», mais jusqu’à présent, il n’y a eu «aucune réaction de Kiev».

Poutine : «il y a des citoyens français qui se battent à nos côtés»

Poutine a, entre autres, annoncé de manière surprenante que des «citoyens français combattent aux côtés» des militaires russes parce qu’ils «partagent les principes et les valeurs russes». Et ces Français «ont nommé leur unité, comme leurs grands-pères et arrière-grands-pères, ‘Normandie-Niemen’».

Il s’agit d’un nom d’une escadrille de chasse de l’armée de l’air de la France libre, qui, à partir de 1944, opéra sur le front de l’Est aux côtés des forces de l’Union soviétique contre les envahisseurs nazis-fascistes.

Jusqu’à présent, Moscou n’avait officiellement admis que la participation des troupes nord-coréennes aux opérations visant à repousser les forces ukrainiennes ayant pénétré dans la région russe de Koursk depuis août dernier.

Selon des sources parlementaires sud-coréennes, environ 600 soldats de Pyongyang ont été tués lors de l’opération, et plus de 4.000 ont été blessés. Lee Seong-kweun, député et expert en renseignement de Séoul, a déclaré que les corps des soldats morts avaient été incinérés en Russie et que leurs cendres avaient été rapatriées.

Pendant ce temps, le conflit se poursuit sur le terrain

Entre-temps, les agences moscovites ont annoncé que la Russie et la Corée du Nord avaient entamé la construction d’un pont routier sur la rivière Tumen pour relier les deux pays. Un projet qui, selon le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine, «symbolise l’aspiration commune à renforcer les relations amicales et de bon voisinage et à promouvoir la coopération interrégionale».

Sur le terrain, le ministère russe de la Défense a revendiqué la conquête d’un nouveau village, Novoye, dans la région ukrainienne de Donetsk. Tandis que Volodymyr Zelensky a dénoncé des bombardements avec plus d’une centaine de drones sur Kharkiv, Dniepr et Dobropillya.

L’agence Ukrinform fait état d’un mort à Dniepr et d’un autre dans la région de Donetsk, ainsi que de 45 blessés à Kharkiv, dont une femme et deux enfants. Le président ukrainien a appelé les États-Unis et les Européens à «faire pression» sur la Russie afin qu’elle mette fin aux raids et de fourni davantage de défenses anti-aériennes à Kiev.

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