L'actualité du Proche et Moyen-Orient et Afrique du Nord

La Lituanie se prépare à la guerre : évacuation en 48 heures et comprimés d’iode distribués à la population

(Rome, Paris, 23 avril 2025). Le plan présenté par le maire de Vilnius vise à «assurer la coordination entre les institutions» en cas de conflit, de catastrophe naturelle ou nucléaire

Alors que la guerre en Ukraine se poursuit sans issue malgré les efforts diplomatiques américains et face à la menace russe aux frontières, la capitale de la Lituanie a décidé de se préparer à un éventuel scénario de guerre. Le maire de Vilnius, Valdas Benkunskas, a présenté un plan d’évacuation structuré autour de trois principales routes d’exode vers l’ouest, soulignant que «historiquement, l’ennemi est toujours venu de l’est».

Le maire a précisé que l’objectif n’est «pas de semer la panique», mais d’assurer une «coordination entre les institutions» et de renforcer la confiance dans les forces de défense, en espérant que le plan ne devra jamais être activé. La capitale du pays compte plus de 600.000 habitants et se situe à seulement 30 kilomètres de la Biélorussie, un pays allié à la Russie et utilisé comme base par les troupes de Poutine au début de l’invasion de l’Ukraine, rapporte le quotidien italien «Il Giornale».

Le plan prévoit une évacuation totale de la ville en 48 heures et répond également aux menaces potentielles telles que des catastrophes naturelles ou des incidents survenus à la centrale nucléaire d’Ostrovets en Biélorussie, située à environ 50 kilomètres de Vilnius. L’usine est considérée comme peu sûre par les autorités lituaniennes. Il est utile de rappeler que les autorités lituaniennes avaient déjà organisé des exercices de décontamination et distribué des comprimés d’iodure aux habitants de Vilnius en cas d’incident dans cette centrale construite par la Russie. L’automne prochain, rapporte la presse locale, des simulations du plan présenté par le maire auront lieu.

La Lituanie, membre de l’UE et de l’OTAN, est un fervent allié de l’Ukraine depuis l’invasion du pays par la Russie en février 2022, et a augmenté ses dépenses de défense ainsi que ses entraînements, par crainte de se retrouver à son tour dans le viseur de Moscou.

Les gouvernements de l’ensemble des pays baltes, et non seulement celui de la Lituanie, craignent que la Russie ne reproduise le scénario déjà observé à l’aube de l’invasion de l’Ukraine, notamment en vue des exercices militaires Zapad que Moscou et Minsk organiseront en septembre. Une crainte encore alimentée par l’attitude du président américain Donald Trump envers les alliés de l’OTAN, qu’il a accusé à plusieurs reprises de faire peser le fardeau de leurs dépenses de défense sur les épaules des États-Unis. Le président Trump a également déclaré qu’il ne n’interviendrait pas pour secourir les pays européens s’ils étaient attaqués par la Russie.

Pour l’heure, l’ouverture d’un nouveau front par Moscou semble toutefois peu probable. Ses ressources militaires sont concentrées en Ukraine, où les troupes de Poutine avancent lentement et au prix de lourdes pertes. Les forces de Kiev contrôlent toujours une partie de la province russe de Koursk et ont mené des raids dans l’oblast de Belgorod.

Si le «Tsar» décidait de se lancer dans une nouvelle aventure militaire, il se retrouverait non seulement face à une coalition de nations dotées d’armées modernes, mais risquerait aussi de compromettre les succès obtenus contre l’Ukraine au prix de milliers de vies.

Recevez notre newsletter et les alertes de Mena News


À lire sur le même thème