(Rome, 23 avril 2025). Pour Tel-Aviv, accepter la proposition des terroristes signifierait s’exposer à des scénarios nécessitant un engagement militaire constant sur plusieurs fronts
Alors que les combats se poursuivent dans la bande de Gaza, les terroristes du Hamas ont présenté une nouvelle proposition visant à mettre fin à la guerre. Selon «Sky News Arabic», cela impliquerait une renonciation au contrôle de l’enclave par le groupe palestinien, en échange de la conservation de ses armes.
Des sources politiques et diplomatiques ont qualifié cette évolution de «flexibilité calculée» et elle ouvre la voie à des scénarios complexes, où les calculs internes de l’organisation terroriste se heurtent au refus catégorique d’Israël d’accepter tout accord ne prévoyant pas le désarmement complet du Hamas, écrit Filippo Jacopo Carpani dans le quotidien «Il Giornale». Depuis le début du conflit, le Premier ministre Benyamin Netanyahu a réaffirmé à plusieurs reprises que l’un des objectifs des opérations militaires était d’empêcher le groupe palestinien de pouvoir répéter à l’avenir une attaque comme celle du 7 octobre 2023, en le détruisant totalement et en le rendant incapable de nuire à l’État hébreu.
Pour Tel-Aviv, accepter une telle solution signifierait, s’exposer à une série de scénarios nécessitant un engagement intensif et constant de l’armée sur plusieurs fronts. Le premier scénario resterait la Bande de Gaza, où la situation ne changerait pas fondamentalement, si ce n’est sur le plan politique. Le Hamas continuerait en effet à mener ses attaques éclairs contre les troupes israéliennes. Cette hypothèse est d’autant plus probable qu’une information, relayée par la chaîne saoudienne Al-Arabiya, selon laquelle les terroristes auraient recruté 30.000 jeunes formés à la guérilla dans les camps militaires des brigades al-Qassam, au lancement de roquettes et au placement d’explosifs.
De plus, si une partie des combattants de l’organisation décidait de quitter l’enclave pour se rendre dans d’autres pays de la région, elle pourrait renforcer des groupes que l’Etat d’Israël a déjà lourdement frappés, comme le Hezbollah ou la galaxie de factions présentes en Cisjordanie. Et c’est là qu’ils pourraient chercher à s’infiltrer et à prendre le contrôle du gouvernement actuellement dirigé par l’Autorité nationale palestinienne (ANP), créant ainsi un «Gaza 2».
À moyen et long terme, Israël n’aurait donc rien à gagner d’un tel accord. La situation resterait identique à celle précédant le 7 octobre 2023, avec un groupe toujours armé et numériquement important, prêt à attaquer aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la bande de Gaza, rendant vains tout effort de mise en place d’une autorité politique alternative.
Pendant ce temps, les négociations se poursuivent au Caire. Selon une source israélienne, l’administration Trump aurait exercé des pressions pour que l’Égypte prenne la tête des négociations à la place du Qatar, considérée comme plus efficace pour faire pression sur le Hamas afin qu’il accepte un accord.
La même source a déclaré que l’État hébreu est optimiste quant au fait que la pression militaire à Gaza fonctionne, et que les terroristes souhaitent parvenir à un accord pour mettre fin aux combats.