(Rome, Paris, 22 avril 2025). Une enquête publiée récemment par le «Washington Post» a révélé de nouveaux détails sur l’intensification des liens entre l’Algérie et le Hezbollah, le groupe libanais pro-iranien. Au centre de l’attention : le rôle du Front Polisario, mouvement séparatiste qui revendique l’indépendance du Sahara Occidental, soutenu par Alger depuis des décennies. Selon des sources diplomatiques régionales et européennes citées par le journal américain, certains miliciens du Polisario ont été formés par l’Iran puis envoyés combattre Syrie, où ils sont actuellement détenus par les forces du nouveau gouvernement dirigé par Ahmed al-Charaa. Cette situation a provoqué des tensions entre le régime algérien et la Syrie. En janvier, le nouveau président syrien a rejeté la demande de l’Algérie de libérer les combattants du Polisario impliqués dans le conflit sous l’ancien régime de Bachar al-Assad. Une prise de position qui reflète un éventuel changement d’orientation de la politique étrangère syrienne, désormais plus proche d’un axe arabe modéré, écrit le quotidien «Il Tempo».
Selon l’enquête, l’Iran et le Hezbollah soutiennent depuis longtemps le Polisario, en lui fournissant formation militaire et armement. Ce soutien s’inscrit dans une stratégie plus large visant à projeter l’influence iranienne en Afrique du Nord et en Méditerranée. L’Algérie, de son côté, continue d’héberger la direction du Polisario dans les camps de Tindouf, et intensifie ses pressions diplomatiques pour maintenir la reconnaissance internationale de la soi-disant «République arabe sahraouie démocratique» (RASD), une entité non reconnue par les Nations Unies. La récente visite du ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf à Damas avait précisément cet objectif : dissuader la Syrie de revoir sa reconnaissance de la RASD. Cependant, la froideur diplomatique qui a émergé de cette rencontre suggère que le régime syrien réévalue sa position, à l’image de la Libye post-Kadhafi, qui avait retiré son soutien au Polisario après avoir constaté son implication dans le conflit interne.
Certaines sources confirment la présence de miliciens du Polisario en Syrie, envoyés par Alger pour combattre aux côtés d’Assad. Nombreux d’entre eux auraient été arrêtés après la reconquête de territoires rebelles. Une situation embarrassante pour l’Algérie, qui tente aujourd’hui d’obtenir leur libération pour éviter un scandale international potentiel. Ce scénario met en lumière le double jeu de l’Algérie : d’une part, elle se présente comme un acteur de la stabilité régionale, de l’autre, elle utilise le Polisario comme levier géopolitique pour contrer le Maroc, à un moment où Rabat a obtenu d’importantes reconnaissances sur la souveraineté du Sahara occidental, notamment de la part des Etats-Unis. Tandis que l’axe Téhéran-Alger cherche à déstabiliser la région à travers des alliances avec des groupes armés, le Maroc, selon le site «Opinione», apparaît aujourd’hui la seule voie viable pour une solution pacifique et durable au conflit du Sahara. Dans ce contexte, le soutien de la communauté internationale à Rabat apparaît non seulement un choix politique, mais aussi une garantie de stabilité pour l’ensemble de l’Afrique du Nord et de la Méditerranée.