(Cité du Vatican, 20 avril 2025). Le Pape est apparu à la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre peu après 12h00, souhaitant de vive voix de bonnes Pâques à tous et déléguant la lecture de son message Urbi et Orbi. François y souhaite la lumière de la paix pour la Terre Sainte et pour le monde entier, égrainant différents théâtres de guerre où la volonté de mort hélas prévaut.
12h00 à Rome, tous les regards des 50 000 fidèles ayant rejoint la place Saint-Pierre à la mi-journée convergent vers la loggia centrale de la basilique ornée du blason pontifical. Peu après 12h00, le Pape est apparu au balcon devant les Gardes suisses, les fanfares et les dizaines de milliers de fidèles réunis place Saint-Pierre pour célébrer la Résurrection. Sous les applaudissements et les vivats, le Souverain pontife argentin convalescent est arrivé en fauteuil roulant au balcon de la basilique, saluant la foule de pèlerins d’une main. Les honneurs militaires ont alterné brièvement les hymnes de l’État de la Cité du Vatican et de l’Italie. Aux côtés de François se tenaient les cardinaux Dominique Mamberti, protodiacre, et Fernando Vérgez Alzaga, président émérite du Gouvernorat de l’État de la Cité du Vatican. «Chers frères et sœurs, bonnes Pâques. Le maitre des cérémonies va lire le message», a déclaré le Pape, la voix affaiblie mais déterminée à prononcer ces quelques paroles aux fidèles. Mgr Diego Ravelli, maître des célébrations liturgiques pontificales, a ensuite lu le message de François. Après cette lecture, le Pape a lui-même accordé sa bénédiction à la Ville et au monde et a effectué un long tour de la place en papamobile sous les acclamations. Une rencontre physique avec le peuple de Dieu qui n’avait pu se faire depuis plus de deux mois en raison de son hospitalisation et du repos imposé qui s’en est suivi.
À l’occasion de Pâques, fête de la vie, le Souverain pontife a dénoncé dans son message la volonté de mort qui se déchaine chaque jour dans les nombreux conflits qui touchent différentes parties du monde, mais aussi la violence dans les familles, à l’égard des femmes ou des enfants ou le mépris parfois nourrit envers les plus faibles, les marginalisés, les migrants. En ce jour de la Résurrection d’une Année sainte de l’espérance, François a souhaité que «nous recommencions à espérer que la paix est possible!»
La lumière de la paix en Terre Sainte
«Depuis le Saint-Sépulcre, l’église de la Résurrection, où cette année Pâques est célébrée le même jour par les catholiques et les orthodoxes, que la lumière de la paix rayonne sur toute la Terre Sainte et sur le monde entier», a d’emblée souhaité l’évêque de Rome, se faisant proche des souffrances des chrétiens de Palestine et d’Israël, ainsi que de tout le peuple israélien et de tout le peuple palestinien. «Le climat d’antisémitisme croissant qui se répand dans le monde entier est préoccupant», a-t-il affirmé, pensant en particulier à la communauté chrétienne de Gaza, où «le terrible conflit continue de semer la mort et la destruction et de provoquer une situation humanitaire dramatique et ignoble». Le Pape s’est directement adressé aux belligérants: «Cessez le feu, que les otages soient libérés et que l’aide précieuse soit apportée à la population affamée qui aspire à un avenir de paix !»
Restant au Proche-Orient, l’évêque de Rome a invité à prier aussi pour les communautés chrétiennes du Liban et de Syrie qui aspirent à la stabilité et à participer au destin de chaque nation et alors que ce dernier pays traverse une période délicate de son histoire. «J’exhorte l’Église tout entière à accompagner les chrétiens du Moyen-Orient bien-aimé par l’attention et la prière», a-t-il demandé. Le Pape a également adressé une pensée au peuple du Yémen, qui connaît «l’une des pires crises humanitaires prolongées» au monde, en raison de la guerre, appelant tout le monde à trouver des solutions «par le biais d’un dialogue constructif».
Le don de paix en Ukraine, dans le Caucase et les Balkans
«Que le Christ Ressuscité répande le don pascal de la paix sur l’Ukraine meurtrie et encourage tous les acteurs à poursuivre les efforts pour parvenir à une paix juste et durable», a poursuivi le Saint-Père, pensant en ce jour au Caucase du Sud. «Prions pour que soit rapidement signé et mis en œuvre un Accord de paix définitif entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, conduisant à la réconciliation tant désirée dans la région». Le Souverain pontife a souhaité que la lumière de Pâques inspire des propositions de concorde dans les Balkans occidentaux et aide les acteurs politiques à œuvrer pour éviter la montée des tensions et des crises, ainsi que les acteurs de la région à rejeter les comportements dangereux et déstabilisants.
Paix et réconfort en RDC et en Birmanie
Il a ensuite tourné son regard vers l’Afrique, souhaitant paix et réconfort en République démocratique du Congo, au Soudan et au Soudan du Sud, et que le Seigneur soutienne ceux qui souffrent des tensions au Sahel, dans la Corne de l’Afrique et dans la région des Grands Lacs, sans oublier les chrétiens qui, en de nombreux endroits, ne peuvent pas professer librement leur foi. «Aucune paix n’est possible là où il n’y a pas de liberté religieuse ni de liberté de pensée et d’expression, ni de respect des opinions d’autrui», a-t-il réitéré.
Trois semaines après un séisme dévastateur en Birmanie, le Pape a invité à aider le peuple birman, tourmenté depuis des années par un conflit armé, «qui affronte avec courage et patience» les conséquences du tremblement de terre à Sagaing. «L’annonce d’un cessez-le-feu par divers acteurs du pays est un signe d’espérance pour toute la Birmanie», a-t-il affirmé.
Le principe d’humanité doit nous guider
François a lancé un nouvel appel au véritable désarmement, dénonçant la course générale en la matière, insistant auprès des responsables politiques pour une utilisation des ressources disponibles pour aider à lutter contre la faim et pour le développement. «Ce sont là les “armes” de la paix: celles qui construisent l’avenir», a-t-il estimé, considérant «le principe d’humanité» comme clé de voûte de notre action quotidienne. «Face à la cruauté des conflits qui impliquent des civils sans défense, qui s’en prennent aux écoles et aux hôpitaux ainsi qu’aux agents humanitaires, nous ne pouvons pas nous permettre d’oublier que ce ne sont pas des cibles qui sont touchées, mais des personnes avec une âme et une dignité», a-t-il conclu, plaidant pour qu’en cette année jubilaire, Pâques soit aussi l’occasion de libérer les prisonniers de guerre et les prisonniers politiques.
Par Delphine Allaire. (Vatican News)