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Les sanctions contre Moscou commencent à faire effet : des importations en crise

(Rome, Paris, 15 avril 2025). Une enquête de «The Insider» révèle qu’en 2024, les importations russes de biens industriels destinés au complexe militaro-industriel sont passées de 11 milliards à 7,7 milliards de dollars. Le secteur électronique a été particulièrement touché, enregistrant une chute drastique (jusqu’à un facteur de dix), et la Chine, historiquement principal fournisseur, a pour sa part réduit ses exportations vers Moscou. Face à ces limitations, la Russie a commencé à chercher de nouveaux canaux d’approvisionnement dans des pays inattendus comme le Gabon, Haïti et la République démocratique du Congo

Moscou au cœur d’un scénario économique et militaire complexe

La Russie se trouve aujourd’hui au centre d’un scénario militaro-économique complexe, dans lequel les sanctions internationales liées à l’invasion de l’Ukraine commencent à affecter gravement l’approvisionnement en biens industriels destinés à son complexe militaro-industriel.

Un recul substantiel

Selon une analyse de «The Insider» fondée sur les données des douanes russes, les importations de biens industriels essentiels pour le secteur militaire ont fortement chuté : de 11 milliards de dollars en 2023 à 7,7 milliards de dollars au cours de l’année 2024. Dans ce contexte, le secteur de l’électronique a été particulièrement affecté, avec une réduction des importations d’un facteur dix, écrit Chiara Masi dans «Formiche.net».

Le rôle de la Chine

La Chine, qui fut longtemps le principal fournisseur d’équipements industriels de la Russie, a progressivement réduit ses exportations vers Moscou.

A lire : La Chine veut servir de médiateur pour endiguer la Russie

Cette évolution a contraint le gouvernement russe à chercher des alternatives, alors que les voies traditionnelles d’approvisionnement se ferment progressivement en raison des sanctions internationales et des contrôles douaniers plus stricts.

Nouvelles routes commerciales

L’enquête révèle que, face à la diminution des approvisionnements classiques, la Russie s’est tournée vers des pays peu conventionnels pour ses importations industrielles. Parmi ceux-ci, figurent des marchés comme le Gabon, Haïti et la République démocratique du Congo, destinés à compenser la baisse des importations en provenance des partenaires historiques.

Les mécanismes derrière la chute

Plusieurs facteurs peuvent en effet expliquer cette baisse brutale :

  • Les restrictions et les contrôles internationaux : les sanctions et le renforcement des contrôles à l’exportation sur les technologies et les biens industriels ont limité l’accès de la Russie aux composants essentiels,
  • La stratégie de relocalisation : Moscou a parfois encouragé la production nationale ou aurait opté pour des importations non officielles, dans une tentative de contourner les restrictions imposées,
  • La réduction des ressources financières : la pression économique due aux sanctions a réduit les fonds disponibles pour l’achat de ces biens.

Les conséquences

Les données présentées par «The Insider» dressent un tableau plus clair : les sanctions internationales ont un impact tangible sur le complexe militaro-industriel russe. La réduction des importations de 11 à 7,7 milliards de dollars et l’effondrement du secteur électronique en sont des signes révélateurs. Parallèlement, la recherche par Moscou de nouvelles routes commerciales dans des pays inattendus, témoigne d’une tentative de réorganiser son système d’approvisionnement.

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