Le chef de l’extrême droite italienne Matteo Salvini affronte ce mercredi 12 février un important vote au Sénat qui doit statuer sur son possible renvoi devant la justice pour avoir bloqué un bateau de migrants quand il était ministre de l’Intérieur.
Un tribunal de Catane (Sicile) accuse Matteo Salvini «d’abus de pouvoir et de séquestration de personnes» pour avoir bloqué l’été dernier durant plusieurs jours 116 migrants à bord d’un navire des gardes-côtes italiens, le Gregoretti. En cas de procès, il encourrait 15 ans de réclusion. Le résultat officiel du vote des 319 sénateurs, où la Ligue et ses alliés sont minoritaires, sera connu au plus tard mercredi vers 18H00 GMT.
Le 25 juillet 2019, jour où plus de 110 personnes avaient disparu dans un naufrage au large de la Libye, le navire militaire Gregoretti avait pris à son bord 140 migrants, partis des côtes libyennes quelques jours auparavant sur deux embarcations et secourus par des garde-côtes italiens.
Plusieurs migrants avaient pu être évacués pour raisons médicales mais 116 autres étaient restés sur le navire près d’une semaine, faute d’autorisation de débarquer de M. Salvini, alors ministre de l’Intérieur d’un gouvernement formé par la Ligue (son parti) et les anti-establishment du Mouvement 5 Etoiles (M5S).
La Constitution italienne permet au parlement de bloquer des poursuites contre un ministre si les élus considèrent qu’il a agi dans le cadre de ses fonctions et dans l’intérêt supérieur de l’Etat. Mais puisque la plupart des forces politiques entendent voter la levée de son immunité, la perspective d’un procès est probable. Lundi 10 février, M. Salvini s’était dit «absolument tranquille».