Le Liban va officiellement demander l’aide du FMI pour restructurer sa dette publique, annonce une source gouvernementale

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La cohabitation avec le Hezbollah est-elle compatible avec la mise du Liban sous la tutelle du FMI ? Le Parti de Dieu acceptera-t-il le recouvrement de la souveraineté de l’Etat ? Rien n’est moins sûr.

Selon une source gouvernementale citée par des agences de presse internationales, le Liban va officiellement demander l’assistance du Fonds monétaire international (FMI) pour restructurer sa dette publique, qui frôle les 90 milliards de dollars, soit plus de 150% de son PIB, et dont le service coûte près de 5 milliards de dollars par an. Le FMI sera aussi sollicité pour apporter une aide financière au Pays du Cèdre lui permettant de subvenir à ses besoins.

La situation est d’autant plus urgente que le pays n’a plus les moyens de payer les salaires et les importations de produits alimentaires, médicamenteux et pétroliers. Ses réserves en devise se sont effondrées à cause notamment d’importants retraits et transferts vers l’étranger. Plusieurs milliards de dollars ont transité vers la Syrie depuis l’été 2019 pour soutenir le régime d’Assad soumis aux sanctions et à l’embargo occidental. Plusieurs autres milliards auraient été transférés vers la Suisse par les hommes politiques qui y ont placé le fruit de leur grande corruption.

La demande de l’aide du FMI revient à mettre le Liban sous tutelle et à engager des réformes structurelles douloureuses. Mais comment le pays, dirigé en sous-main par le Hezbollah, considéré comme une organisation terroriste, peut-il gérer cette contradiction ? Car pour relancer son économie et restaurer la confiance, la première condition est de retrouver sa souveraineté. Ce qui est incompatible avec les objectifs du Parti de Dieu.