(Rome, 26 décembre 2024). La fin de la guerre en Ukraine ? Vladimir Poutine répond en citant un proverbe russe qui pourrait se traduire par «trop beau pour être vrai». «Notre peuple dit : C’est comme boire du miel avec les lèvres», a-t-il déclaré, soulignant que «nous nous efforçons de mettre fin au conflit, et non de le geler».
Lors d’une conférence de presse tenue à l’issue de la réunion du Conseil économique suprême eurasien à Saint-Pétersbourg, le président russe a annoncé que la Slovaquie avait proposé de servir de «plateforme» pour d’éventuelles négociations de paix entre la Russie et l’Ukraine. Le 22 décembre dernier, le Premier ministre slovaque, Robert Fico, s’est en effet rendu à Moscou pour rencontrer Poutine. Fico devient ainsi le deuxième dirigeant d’un pays européen à le faire depuis le début de la guerre en Ukraine, après Viktor Orban, le Premier ministre hongrois. «Le Premier ministre Fico a déclaré que s’il y avait des négociations, les Slovaques seraient heureux de proposer leur pays comme plateforme», a expliqué Poutine, précisant que Moscou «ne s’y oppose pas».
«Une option acceptable»
«Si cela se concrétise, pourquoi pas ? Du point de vue de la Russie, la Slovaquie adopte une position relativement neutre», a ajouté Poutine, comme le rapporte le quotidien «Il Tempo». «Pour nous, c’est une option acceptable». Cependant, il a insisté sur le fait que la Russie continuerait à poursuivre tous les objectifs de son «opération militaire spéciale» en 2025. «Bien sûr, nous atteindrons tous les objectifs de l’opération militaire spéciale. C’est la priorité. Nous soutiendrons nos soldats. Pendant que nous parlons, ils se battent», a déclaré le président russe, cité par l’agence Ria Novosti.
Réponse aux armes et préparation de nouvelles mesures
Sur la situation sur le terrain, Poutine a affirmé que «nous répondons toujours de manière réciproque. Ils utilisent certaines armes contre nous, nous utilisons les mêmes», a déclaré le chef du Kremlin à propos de l’Ukraine. Il a également évoqué la possibilité d’un recours accru à des armes plus puissantes : «Si nécessaire, et si nous constatons que l’utilisation d’armes à moyenne portée plus puissantes est justifiée, bien sûr, nous les utiliserons. Mais nous ne sommes pas pressés».
Une révélation sur l’Ukraine et l’OTAN
Lors de la conférence de presse, Poutine a également révélé qu’en 2021, le président américain Joe Biden lui avait proposé de reporter l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Selon l’agence Tass, Poutine a déclaré : «Je ne sais pas ce qui est dit maintenant au sein de l’équipe du président élu Donald Trump. Je sais que l’actuel président Biden m’en avait parlé en 2021». Biden aurait proposé de «retarder de 10 à 15 ans l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, car elle n’était pas encore prête. J’ai raisonnablement répondu : oui, elle n’est pas prête aujourd’hui», a ajouté le président russe.