Lavrov rencontre son homologue nord-coréen à Moscou. L’alliance est de plus en plus étroite, aussi sur l’Ukraine

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(Rome, 1er novembre 2024). Pyongyang : «Nous serons aux côtés de Moscou jusqu’à la victoire sur Kiev». Rencontre à Moscou entre les ministres des Affaires étrangères russe et nord-coréen ce matin, vendredi 1er novembre.

L’objet de l’entretien

Au centre de la rencontre entre Sergueï Lavrov et son homologue Choe Son Hui, accueillis avec les honneurs et un bouquet de fleurs par le ministre russe, se trouvent les forces armées et les services de sécurité des deux pays, deux points sur lesquels «les contacts sont très étroits», confirme Lavrov. Cette déclaration intervient après que le secrétaire d’État américain Antony Blinken a annoncé que 8.000 soldats nord-coréens étaient déployés dans la région russe de Koursk, prêts à être engagés contre les Ukrainiens, rapportent Francesca Roversi et Sonia Mancini de la chaine «TG LA7». Un accord «capable de résoudre des problèmes significatifs et importants pour la sécurité des deux peuples», poursuit Lavrov.

La position de Pyongyang

La Corée du Nord se tient «fermement aux côtés de ses camarades russes» et n’a «aucun doute» sur le fait que la Russie remportera «une grande victoire» en Ukraine, a déclaré la ministre des Affaires étrangères Choe Son Hui lors de sa rencontre avec son homologue russe Sergueï Lavrov à Moscou, a rapporté l’agence Tass.

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Lavrov a répondu que la Russie était «profondément reconnaissante» de la «position de principe» de la Corée du Nord sur l’Ukraine. L’offensive de la Russie a rompu les liens avec l’Occident, tandis que la Corée du Nord et l’Iran sont devenus les principaux soutiens de Moscou, y compris sur le plan militaire. Lavrov a déclaré que la visite de Poutine à Pyongyang en juillet dernier avait marqué le début d’une «nouvelle phase» dans les relations et que la Corée du Nord aurait déjà envoyé des armes à Moscou.

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La menace nucléaire

La question de l’énergie nucléaire plane sur les discussions, un programme auquel la Corée du Nord ne renoncera pas, au contraire, elle continuera à développer son arsenal pour ne pas être prise au dépourvu face à une «rétorsion nucléaire» en cas d’agression, affirme la ministre des Affaires étrangères Choe Son Hui qui dénonce, selon l’agence Tass, les «menaces» actuelles contre son pays, parlant de «plans d’attaque nucléaire» sur Pyongyang mise au point par les Etats-Unis et la Corée du Sud.

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La position de Pékin

Celle qui ne s’inquiète pas, c’est la Chine. Le troisième acteur (silencieux) de ce conflit, après les États-Unis et la Russie, ne considère pas comme inquiétant le rapprochement croissant entre Pyongyang et Moscou, même après l’avertissement américain concernant les 8.000 soldats nord-coréens prêts à combattre sur le front ukrainien. «La Corée du Nord et la Russie sont deux Etats souverains indépendants. La manière dont ils développent leurs relations bilatérales relève de leur propre affaire», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères de Pékin.

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L’interview avec le journal turc

A quelques jours des élections présidentielles américaines, Sergueï Lavrov avait lancé un avertissement dans une interview accordée au quotidien turc «Hurriyet» : les États-Unis et la Russie sont sur le point d’entrer en conflit. Les électeurs américains disent qu’ils voteront bientôt soit pour le candidat républicain Donald Trump, soit pour la candidate démocrate Kamala Harris. Mais la Russie, affirme-t-il, n’a pas de préférence et surtout «l’administration américaine en place a déclenché une spirale russophobe, et à ce stade, notre pays et les Etats-Unis se trouvent au bord d’un conflit direct», menace Lavrov, rappelant que les sanctions appliquées contre la Russie lorsque Trump était président, dépassait de loin celles de ses prédécesseurs. Les États-Unis ont une vision anti-russe, a conclu Lavrov, c’est donc là le problème.