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Les frappes d’Israël en Iran : plus de 100 avions et 20 cibles touchées en 3 vagues

(Rome, 26 octobre 2024). L’attaque qui s’est terminée ce matin à l’aube avait une portée et un champ d’actions limitées : il s’agissait néanmoins d’une mission complexe, qui a nécessité des semaines d’étude

La réponse israélienne aux attaques iraniennes est intervenue dans la nuit, encore une fois en fin de semaine, comme nous y a habitué le scénario de ce nouveau conflit. L’attaque a répondu aux prévisions, mais surtout aux exigences de Washington, en matière de choix des cibles. L’armée israélienne a exclusivement pris pour cible les sites de production de missiles et les systèmes de défense aérienne iraniens dans le cadre de ce qui semblait être une réponse soigneusement élaborée depuis des semaines, évitant les infrastructures énergétiques critiques, telles que les champs pétroliers et les installations nucléaires. Un détail qui trahit en soi la volonté de clore les comptes sans aller plus loin, écrit, dans son décryptage, Francesca Salvatore dans «Inside Over».

Les trois vagues de l’attaque contre l’Iran

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Le premier point clé de l’attaque est celui d’une stratégie de vague : la première s’est concentrée sur le système de défense aérienne iranien, tandis que la deuxième et la troisième se sont concentrées sur les bases de missiles et de drones et les sites de production d’armes. Les premières explosions ont été entendues à l’ouest de Téhéran vers 2h15 du matin, heure locale : outre les banlieues de la capitale, les attaques aériennes ont visé Ilam et le Khûzistân. Les responsables iraniens ont déclaré que les explosions entendues dans tout le pays étaient liées au déploiement de systèmes de défense aérienne.

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Les premières attaques ont été immédiatement suivies d’une deuxième vague, puisqu’une vidéo partagée sur les réseaux sociaux par des habitants de Téhéran montrait des tirs traceurs et des explosions illuminant le ciel de la capitale iranienne à l’approche de l’aube. Puis, une troisième et dernière vague. Vers 6 heures du matin, heure locale, l’armée israélienne a déclaré avoir conclu l’opération, avec un lapidaire «mission accomplie» et le retour des avions. Un mystère subsiste quant à ce qui a pu se passer en Syrie et en Irak : un banal «survol» ou des attaques ciblées pour mener à bien la mission. La thèse la plus plausible est que la centaine d’avions utilisés dans le cadre de la mission ont utilisé ces deux pays comme escale intermédiaire pour se rapprocher des cibles.

Avions, satellites, drones

Une vingtaine de cibles militaires ont été touchées par l’attaque israélienne. Cet assaut de grande envergure a mobilisé plus de 100 avions, dont les célèbres chasseurs furtifs F-35 «Adir» qui ont parcouru environ 2.000 kilomètres : utilisant des munitions lourdes, de telles attaques à longue distance nécessitent des capacités de ravitaillement considérables et l’alerte la plus élevée de l’unité de sauvetage 669. Cette dernière est un escadron héliporté de recherche et de sauvetage, subordonné à la 7e Escadre de l’armée de l’air israélienne. Il est basé sur la base aérienne de «Tel Nof» avec des hélicoptères CH-53D «Sea Stallion Yas’ur» et à la base aérienne de Palmachim avec des hélicoptères UH-60 «Black Hawk Yanshuf».

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En outre, l’utilisation de satellites et de drones, y compris ceux (secrets) de type «hibou», pour semer la confusion chez l’ennemi, était cruciale. Selon les premiers éléments de preuve, une opération de cette ampleur a probablement commencé par des vagues initiales attaquant les systèmes radar et de défense aérienne, ouvrant la voie à des attaques ultérieures contre des bases militaires. Auparavant, une attaque coordonnée en Syrie aurait neutralisé des menaces similaires, empêchant l’Iran de prendre connaissance des plans d’Israël.

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Concernant la contribution de Washington, un responsable américain a déclaré que les États-Unis n’avaient pas pris part à l’opération israélienne, mais que si l’Iran devait riposter, les Etats-Unis étaient prêt à défendre Israël contre une telle attaque. Toujours du côté de Washington, de nombreux analystes s’attendent à une riposte iranienne dans un avenir proche, mais de faible intensité, ce qui permettrait à Israël de mettre fin au cercle vicieux du «coup pour coup».

Le mystère : Tel Aviv a-t-il prévenu Téhéran ?

Pour ce qui est du contexte, Axios fait état d’un message envoyé à Téhéran au nom de Tel-Aviv, avant l’attaque. Vendredi, Israël aurait en effet envoyé un message à l’Iran avant ses frappes aériennes de représailles, avertissant les Iraniens de ne pas répondre, ont déclaré à Axios trois sources proches du dossier. Le message israélien aurait été transmis aux Iraniens via plusieurs tiers. Parmi ceux-ci, selon Sky News Arabia, il y aurait un message envoyé depuis Moscou à destination du régime des ayatollahs.

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L’un des canaux utilisés pour transmettre des messages à l’Iran avant l’attaque israélienne était le ministre néerlandais des Affaires étrangères Caspar Veldcamp, a congié une source.

«J’ai parlé avec le ministre iranien des Affaires étrangères de la guerre et des tensions croissantes dans la région, j’ai exhorté toutes les parties à faire preuve de retenue pour éviter une nouvelle escalade», avait écrit Veldcamp sur X dans les heures précédant l’attaque israélienne.

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