Le rôle de la base secrète américaine «Site 512» en Israël : Radar pointé sur l’Iran et systèmes anti-missiles

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(Rome, 15 octobre 2024). Situé au sommet du mont Har Qeren dans le désert du Néguev, à seulement 30 kilomètres de la bande de Gaza, le «Site 512» a pour objectif principal d’intercepter les missiles iraniens

L’escalade du conflit au Moyen-Orient a poussé les États-Unis à s’impliquer plus directement, le président Joe Biden ayant récemment autorisé l’envoi du système de défense aérienne Thaad (Terminal High Altitude Area Defense) en Israël. Ce déploiement comprend également l’arrivée d’une centaine de soldats américains : c’est la première fois que des troupes américaines sont dépêchées en Israël depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023. Mais Washington dispose d’une «base secrète» en Israël, située au sommet du mont Har Qeren, dans le désert du Néguev, à seulement 30 kilomètres de la bande de Gaza. Connue sous le nom de «Site 512», comme le rapporte Guido Olimpio dans le quotidien «Corriere della Sera», la base abrite un radar mobile, des Patriotes et peut-être le Thaad déjà mentionné qui vient d’être envoyé par le Président Biden pour soutenir Israël. Ouvert au début des années 2000 par l’administration Bush, le site pouvait initialement accueillir moins d’une centaine de soldats : mais après des travaux d’agrandissements effectués en 2017 et 2023, des casernes capables d’accueillir 1.000 personnes ont été construites. Actuellement, environ 300 soldats sont stationnés sur la base, écrit Roberto Vivaldelli dans le quotidien «Il Giornale».

La base américaine en Israël

Dans le passé, la base américaine a été décrite comme un «site de sécurité coopératif», un terme qui suggère une présence légère, mais qui aujourd’hui, comme le rapporte «The Intercept», pourrait compter jusqu’à un millier de personnes. Malgré sa proximité avec la bande de Gaza, l’objectif principal du site 512 est de surveiller les menaces de missiles balistiques en provenance d’Iran : il n’a pas été conçu pour détecter les milliers de roquettes lancées par des militants palestiniens contre Israël. La base est équipée du radar AN/TPY-2, développé par Rtx (anciennement Raytheon), en combinaison avec le système anti-missile Thaad. Le radar AN/TPY-2 est l’un des plus puissants pour le suivi des missiles balistiques, avec une portée allant de 540 à près de 3.000 kilomètres. Pour cette raison, la base américaine joue un rôle important dans la lutte contre les activités de la République islamique dans la région.

Se concentrer sur l’Iran, non sur le Hamas

Malgré le haut niveau technologique et les ressources dont dispose le site 512, cette base n’a pas réussi à détecter à temps l’attaque lancée par le Hamas le 7 octobre 2023. Une des raisons de cet échec, explique «The Intercept», semble être le fait que les activités de surveillance et du contrôle du site étaient principalement orientées vers l’Iran, à environ 700 milles de distance, laissant ainsi la zone à découvert, d’où provenait l’attaque des terroristes palestiniens. La structure, qui coûte environ 35,8 millions de dollars, était restée secrète jusqu’à il y a quelques mois. La première mention du Site 512 n’est apparue qu’indirectement dans un contrat du Pentagone publié le 2 août 2023, qui contenait des références à la base mais n’entrait pas dans les détails sur sa fonction ni son emplacement exact.

Selon Paul Pillar, ancien analyste en chef du Centre de lutte contre le terrorisme de la CIA, l’existence de telles bases militaires secrètes n’est pas inhabituelle. Dans de nombreux cas, Washington choisit de les garder secrètes, non pas tant pour empêcher un adversaire de les découvrir (ce qui pourrait arriver de toute façon) que pour éviter d’avoir à les reconnaître officiellement pour des raisons diplomatiques ou politiques.

Paul Pillar a expliqué le fait d’admettre publiquement l’existence d’une base comme le «Site 512», ou de reconnaître l’implication militaire américaine en Israël, pourrait avoir des répercussions diplomatiques importantes, générant des réactions négatives au niveau international et alimentant les tensions avec d’autres pays du Moyen-Orient. En tout cas, cette structure représente un symbole clair de l’étroite collaboration entre Washington et Tel-Aviv, un partenariat qui tend à se renforcer dans des moments de crise profonde et de tension comme celle que nous connaissons actuellement.