C’est ainsi qu’Israël ouvre le front syrien. Le commandant du Hamas tué et le raid secret

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(Rome, 28 septembre 2024). Le New York Times révèle les détails du raid israélien contre un laboratoire militaire secret du Hezbollah en territoire syrien, suivi d’attaques de plus en plus dévastatrices contre le Parti de Dieu

Lorsque l’histoire de ce qui semble aujourd’hui être le dernier chapitre de la guerre entre Israël et le Hezbollah sera écrite, on aura tendance à se souvenir des dates des 17 et 18 septembre, comme dates de départ, lorsque des centaines de téléavertisseurs et de talkies-walkies appartenant aux membres de l’organisation terroriste libanaise pro-Téhéran ont explosé, décimant les feddayin du Parti de Dieu.

L’heure H d’une opération bien plus complexe, culminant ces heures-là avec l’attaque de Beyrouth au cours de laquelle le chef de L’État dans l’État Hassan Nasrallah a perdu la vie, aurait pourtant été déclenchée environ une semaine plus tôt avec une opération éclair des forces spéciales israéliennes en Syrie, écrit «Il Giornale».

Déjà révélé par les médias, le raid en question met en lumière l’importance croissante des initiatives de Tsahal contre l’Axe de la Résistance sur le sol syrien, avec des détails supplémentaires, fournis par des responsables américains, européens et israéliens au «New York Times».

La Syrie s’affirme ainsi comme le troisième front de Tel-Aviv, après celui du Hezbollah au nord et au Sud avec le Hamas. Au cours des dernières heures, les forces de Tsahal ont éliminé Ahmad Mohammed Fahd, le chef local du Hamas responsable des tirs de roquettes sur le plateau du Golan. «Il planifiait une attaque terroriste immédiate», affirme l’armée israélienne.

Pour bien comprendre le niveau de complexité de ce front, le raid, qui rappelle celui mené en 2011 au Pakistan par les «Navy Seals» traquant Oussama Ben Laden, doit être vu en «radiographie». Profitant de la quasi-absence de clair de lune, des hélicoptères israéliens sont entrés dans l’espace aérien ennemi (en Syrie) en volant à basse altitude et avec leurs phares éteints. Objectif de l’opération : le laboratoire militaire secret de Massyaf, au nord-ouest de la Syrie, utilisé par des membres du Hezbollah et ses alliés iraniens pour fabriquer des missiles de précision destinés à être lancés contre Israël.

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Le raid, précédé d’une brève séquence de frappes aériennes visant à éliminer les gardes protégeant l’usine, a réuni une centaine de soldats israéliens qui sont descendus des hélicoptères en tenue de camouflage. L’incursion du commando s’est déroulée sans rencontrer de résistance à l’intérieur d’une base qui atteint par endroits une profondeur de plus de 60 mètres. Le raid, dont les Américains étaient informés à l’avance, n’a duré que 15 minutes. Le temps nécessaire pour placer les charges explosives qui ont détoné après la sécurisation des militaires israéliens, portant ainsi un coup retentissant à trois ennemis : le Hezbollah, la Syrie et l’Iran.

La base syrienne, sur le papier un centre de recherche scientifique contrôlé par le ministère de la Défense de Damas, était depuis longtemps dans le collimateur de Tel-Aviv, considérée comme stratégique par l’organisation chiite en raison de sa situation géographique. D’un point de vue logistique, en effet, il était certainement plus facile pour les combattants du Parti de Dieu d’assembler les armes et de les transférer depuis Massyaf, à seulement cinquante kilomètres de la frontière avec le Pays des Cèdres, plutôt que d’organiser leur transport depuis le territoire iranien, à plus de 1.600 kilomètres. Il n’est donc pas surprenant que, par le passé, Israël ait déjà mené des opérations à Massyaf, tuant en 2018 Aziz Asbar, l’un des plus importants experts en technologie appliquée aux fusées, et empêchant l’acquisition d’armes avancées par la Syrie et le Hezbollah un an plus tôt.

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Comme lors de l’opération de téléavertisseur explosif, l’Unité 8200 aurait joué un rôle clé dans ce raid. La division de renseignement de l’armée israélienne dédiée à la cyber-guerre aurait obtenu la carte détaillée de la base de Massyaf grâce à une infiltration informatique, ce qui lui aurait permis d’obtenir le feu vert pour mener la mission. Presque une revanche pour l’équipe d’élite de Tsahal, accusée de ne pas avoir intercepté à temps les signaux des préparatifs du massacre du 7 octobre 2023.

Il n’est pas clair si la mort de Nasrallah donnera lieu à de nouvelles attaques contre Israël de la part des mandataires de Téhéran ou si la réponse à la décapitation du Hezbollah viendra directement de la «tête de pieuvre» : L’Iran.