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Israël-Liban : la nouvelle phase de la guerre, des troupes en route vers le nord et un Hezbollah décimé

(Rome, 18 septembre 2024). Un nouveau chapitre s’ouvre pour Israël après le 7 octobre 2023. La guerre de Gaza pourrait désormais se déplacer le long de la frontière nord. Au Liban, des pierres sont lancées contre le contingent de la Finul

Ce qui se passe au Liban en ces heures reste un mystère : toutes les hypothèses formulées depuis hier après-midi semblent en effet contredites par les événements survenus quelques heures plus tard. Des téléavertisseurs aux panneaux solaires, toutes sortes d’appareils explosent au pays des cèdres depuis 24 heures. Le ministère libanais de la Santé a actualisé le bilan de la deuxième série d’explosions : on dénombre 14 morts et plus de 450 blessés, en plus des 12 morts et près de 2.800 blessés d’hier. Mais comment était-ce possible ? Et surtout pourquoi ? S’interroge Francesca Salvatore dans «Il Giornale».

Une nouvelle phase de la guerre pour Tel Aviv

Il est plus facile de répondre à la deuxième de ces questions : l’attention d’Israël se déplace de Gaza vers le front nord, la frontière avec le Liban alors qu’une «nouvelle phase» de la guerre commence, selon le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. «Je pense que nous sommes au début d’une nouvelle phase de cette guerre et nous devons nous adapter», a ajouté Gallant, réaffirmant que les objectifs d’Israël dans le nord sont «clairs et simples : ramener les habitants chez eux en toute sécurité».

En outre, lundi dernier, le cabinet de sécurité israélien a voté pour ajouter un autre objectif de guerre au conflit en cours avec le Hamas et le Hezbollah : assurer le retour en toute sécurité dans leurs foyers des résidents des communautés situées le long de la frontière nord. Gallant ne l’a pas caché, déclarant que la seule manière de permettre aux habitants de rentrer chez eux était une «action militaire».

Pourquoi maintenant ?

Il est difficile de comprendre pourquoi ce moment a été choisi. Les deux théories qui circulent parmi les analystes depuis ce matin soutiennent, l’une, le début d’une nouvelle phase, l’autre, qu’Israël n’avait pas nécessairement l’intention de mettre en œuvre son plan à ce moment précis, mais s’est trouvé contraint par la possibilité que le complot contre le Hezbollah soit sur le point d’être dévoilé. L’effet immédiat de ces deux jours d’explosions est peut-être la réponse la plus importante : Tel Aviv voulait paralyser les mandataires iraniens, en partie physiquement, en partie en coupant leurs communications avec le monde extérieur et à l’intérieur. Sans oublier l’effet de panique, qui conduit aujourd’hui à la suspicion de tout objet d’usage courant.

Paralyser les communications des «miliciens de Dieu» pourrait, à ce moment, inciter le groupe à renoncer à lancer d’autres attaques transfrontalières. Ou bien le seul but de l’attaque simultanée est d’induire un silence radio au Liban, utile à l’avancée israélienne. Les premiers signes de cette dernière hypothèse seraient déjà visibles. Ce matin, la 98e division de Tsahal a été déployée dans le nord d’Israël, après des mois de combats dans la bande de Gaza. «Nous n’avons pas oublié les otages et nous n’avons pas oublié nos tâches dans le sud. C’est notre devoir et nous l’accomplissons en même temps», a tonné le ministre Gallant à ce propos.

Les réactions au Liban

Le Liban, quant à lui, se prépare à des «scénarios possibles» de guerre avec Israël. C’est ce qu’a déclaré le Premier ministre libanais par intérim, Najib Mikati, à l’issue d’une réunion de la Commission de gestion des crises et des catastrophes, alors que les explosions se poursuivaient dans tout le pays. A la tête de la Commission, se trouve le ministre de l’Environnement, Nasser Yassine, qui a déclaré que des abris étaient en préparation pour la population en vue d’une attaque israélienne et qu’une centaine d’écoles sont disponibles. Quant aux vivres, selon Yassine, «ils suffiront pour plus de trois mois et un bateau avec 40.000 tonnes de céréales et de farine est sur le point d’arriver au Liban».

Alors que la panique s’installe, le climat de suspicion s’accroît également : certaines personnes ont jeté des pierres sur des véhicules des forces de la FINUL (la mission des Nations Unies) près de la ville de Tyr.

En effet, une patrouille des Casques bleus de la FINUL a été attaquée à Tyr, en début de soirée, moins d’une heure après la deuxième vague d’attaques inédites visant, entre autre, les appareils de communication (Talkies-Walkies) des miliciens («résistants») du Hezbollah. Un groupe de jeunes a agressé à coups de pierres les véhicules du convoi des Casques bleus qui effectuaient des patrouilles dans le secteur d’al-Hoch, à l’est de la ville de Tyr.

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