(Rome, Paris, 12 septembre 2024). Selon des sources non confirmées, les forces spéciales israéliennes ont mené ces derniers jours une opération terrestre en Syrie, pénétrant dans une installation militaire des Gardiens de la révolution iranienne située à Massyaf
Ces derniers jours, les forces spéciales israéliennes ont mené une opération terrestre en Syrie. Selon des sources non confirmées, les hommes de Tel Aviv ont réussi à pénétrer dans une installation militaire des Gardiens de la révolution iraniens située à Massyaf, emportant du matériel et des documents. Ils ont ensuite détruit le site, avant de repartir sous couverture aérienne des avions de chasse. De violents affrontements ont eu lieu lors du raid, au cours desquels plusieurs Syriens ont été tués. Les Israéliens auraient également capturé deux à quatre Iraniens. Dans l’attente d’une confirmation, la nouvelle fait suite à ce qui s’est passé plus tôt dans la matinée, toujours en Syrie, lorsqu’un drone de Tsahal a pris pour cible un véhicule circulant entre Damas et Quneitra, comme le rapporte Federico Giuliani dans «Il Giornale».
L’opération israélienne en Syrie
La nouvelle du raid israélien en Syrie a été rapportée par l’experte Eva J. Koulouriotis, citant le témoignage de responsables de la sécurité. Dans une série de messages sur X, la chercheuse a indiqué que la structure ciblée par Tsahal (une installation située à environ six kilomètres de Massyaf et directement liée aux Pasdaran) fonctionnait à des fins de recherche, de développement et de production d’armes, notamment des missiles de précision et des drones. Le site, opérationnel depuis plus d’une décennie, a également fourni un important soutien logistique au Hezbollah au Liban et a été la cible d’attaques israéliennes l’année dernière.
Pour le quotidien «Times of Israel», les forces israéliennes susmentionnées avaient effectué un raid sur un dépôt d’armes iranien dans la région de Massyaf en début de semaine. Le reportage de «Canlae 12» qui cite Eva J. Koulouriotis, affirme avoir reçu des informations d’une «source de sécurité» selon laquelle il s’agissait d’une opération de Tsahal contre une installation du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) pour le développement de missiles balistiques et de drones, et qui fournit un soutien logistique au Hezbollah. Les troupes israéliennes seraient entrées dans l’enceinte, auraient emporté du matériel et des documents, puis auraient posé des explosifs pour détruire la structure.
Le raid sur l’installation iranienne
Selon les informations disponibles, l’opération a commencé par une frappe aérienne combinée sur plusieurs routes menant à la structure et au quartier général de l’armée syrienne, afin de bloquer toute éventuelle intervention militaire. Les forces spéciales israéliennes, débarquées d’hélicoptères sans toucher le sol syrien, ont opéré sur place pendant environ une heure : elles ont réussi à pénétrer dans la structure, à s’emparer d’équipements et de documents importants, à miner le site et à le détruire, se retirant sous couverture aérienne.
La chaîne d’opposition syrienne «Syria TV» a rendu compte de l’opération terrestre israélienne dans la nuit de dimanche à lundi, faisant état de violents affrontements au cours desquels plusieurs Syriens avaient été tués et deux à quatre Iraniens capturés. Selon la chaîne américaine arabophone «Al-Hourra», plusieurs sites de la région de Massyaf ont été visés lors de ce raid dont l’intensité, ainsi que le nombre de victimes (14 morts et 43 blessés), étaient «inhabituelles».
Un Front chaud
En effet, depuis plusieurs jours, Israël a intensifié ses frappes aériennes contre des cibles liées à l’Iran situées en Syrie, causant des victimes civiles à au moins trois reprises. À cet égard, une commission indépendante des Nations Unies a déclaré qu’elle continuait d’enquêter sur les frappes aériennes, notamment celle de dimanche dans la province centrale syrienne de Hamas, qui a tué 18 personnes, devenant l’une des plus meurtrières de ces dernières années.
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), basé au Royaume-Uni et disposant d’un vaste réseau sur le territoire syrien, a déclaré que depuis le début de la guerre à Gaza, Israël a mené 76 frappes aériennes dans différentes parties du pays. Ces attaques ont tué 287 combattants liés à l’Iran, des soldats syriens et 27 civils, dont deux enfants. La commission a ajouté que des groupes affiliés à l’Iran ont attaqué plus de 100 fois des bases abritant des troupes américaines dans l’est de la Syrie, la dernière en date étant le mois dernier.
L’agence syrienne Sana avait rapporté que l’aviation de «l’ennemi israélien» avait mené des frappes dans la nuit de dimanche à lundi contre «un certain nombre de sites militaires dans la région centrale». «Notre défense aérienne a abattu certains missiles», a ajouté l’agence, citant une source militaire. Tandis qu’à Téhéran, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a également condamné cette «attaque criminelle» qu’il a imputée à Israël. Pour rappel, Damas a tenté de rester à l’écart des violences régionales, mais les raids israéliens visent fréquemment, sur son sol, des objectifs du Hezbollah pro-iranien, qui échange des tirs avec Tsahal depuis le sud du Liban.
La même commission de l’ONU a également averti que la Syrie s’enfonçait dans une crise humanitaire alarmante qui menaçait d’échapper à tout contrôle.
«Seulement un quart des besoins humanitaires de cette année ont été financés», indique le communiqué, qui souligne que les besoins sont à leur plus haut niveau depuis le début du conflit, il y a 13 ans. Les experts estiment que 13 millions de Syriens souffrent d’insécurité alimentaire aiguë et que plus de 650.000 enfants présentent des signes de retard de croissance en raison d’une malnutrition sévère.