«L’intifada dans les banlieues de nos villes», les propos de l’imam qui choquent Paris

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(Rome, 12 septembre 2024). Lors d’une manifestation pro-palestinienne, l’imam fait l’éloge du soulèvement

Applaudissements et cris d’enthousiasme de dizaines de musulmans «Français» présents sur la place lorsque l’imam-influenceur Elias d’Imzalène est monté sur scène place de la Nation pour appeler à «l’Intifada à Paris». Lors d’une manifestation pro-palestinienne organisée dimanche dans la Ville Lumière, il a pris le micro pour vanter la révolte : «Pour nos banlieues, pour montrer que le chemin de la libération commence par nous, que l’intifada part de Paris et passe par Marseille ! (la proclamation), sommes-nous prêts ?». Personne ne l’a arrêté, même si ce Français d’une quarantaine d’années est fiché S. Dangereux, disent les Renseignements. Mais libre, même si la mosquée de Torcy, où il agissait avant de se réinventer en influenceur à Paris, a été fermée en 2017 parce qu’il était «pro-Djihad armé», écrit Francesco De Remigis dans les colonnes d’«Il Giornale».

Sur Instagram et X, Elias d’Imzalène (de son vrai nom El Yess Zarelli) n’a pas hésité à publier sa dernière performance : «Bientôt, Jérusalem sera libérée et nous pourrons prier dans la mosquée al-Aqsa, dit-il dans le sermon, et d’ajouter que «Jérusalem deviendra la capitale de tous les révolutionnaires». Pointant du doigt les représentants politiques français, il ajoute que «le génocide a des complices, Biden et ce Macron qui est aussi le voleur des élections, n’est-ce pas ? Connaissons-nous les voleurs qui habitent l’Elysée et Matignon, Est-ce que nous sommes prêts à s’en débarrasser eux aussi ?». À peine 24 heures s’étaient écoulées depuis manifestation menée par la gauche contre «le coup de force d’Emmanuel Macron» après la nomination de Michel Barnier au poste de premier ministre. Et il existe un lien subtil avec son parti. En effet, si d’Imzalène avait publié il y a un an des vidéos contre l’interdiction d’al abaya à l’école, après les attentats du Hamas du 7 octobre, c’est la cause palestinienne qui lui a permis de faire avancer l’agenda. L’Islam comme boussole et la haine envers l’Occident et Israël comme détonateur. Déjà proche des Frères musulmans, il est passé du soutien public au séparatisme à l’appel des fidèles à cesser d’être des «républicains français» jusqu’à l’Intifada. Il y a deux ans, il assistait même à une conférence à la Chambre européenne. Et à Paris, il a retenu l’attention des députés mélenchonistes Ersilia Soudais, Thomas Portes et Rima Hassan, qui ne condamnent pas le terrorisme du Hamas.

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Ce n’est qu’après la diffusion de ses proclamations sur les réseaux sociaux que le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Gerald Darmanin, l’a dénoncé pour incitation à prendre les armes contre l’autorité de l’État, la population et les personnes de confession juive. Mais peu de voix se sont élevées ; pas de véritable scandale. Solitaire, celle de la présidente de l’Île-de-France, Valérie Pécresse : «C’est une honte, disons stop aux ingénieurs du chaos !», a-t-elle dit. La réponse la plus dure arrive du prédicateur Hassan Chalghoumi, qui, sous escorte depuis 18 ans, invite le nouveau premier ministre Michel Barnier à être plus «ferme» avec certaines personnes. L’affaire rappelle le silence sur cet «Abou Hamza» qui, dans les prêches de Finsbury Park à Londres, incitait les jeunes au djihad. Il a fallu des années pour en saisir le danger. Il a été autorisé à prêcher au nom de la liberté d’expression.

On découvre alors que Chérif Kouachi, l’un des deux terroristes qui ont massacré «Charlie Hebdo», avait été enrôlé en prison par l’un de ses disciples. Le préfet de police de Paris envisage désormais d’interdire les futurs rassemblements liés à l’imam-influenceur et à ses acronymes.