Téhéran rejette l’information sur la livraison de missiles à la Russie. Moscou ne dément pas

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(Rome, 9 septembre 2024). L’Union européenne juge «crédibles» les informations reçues par des alliés sur l’utilisation en Ukraine d’armes balistiques produites en République islamique

L’Union européenne a déclaré que ses alliés partageaient des informations «crédibles» selon lesquelles l’Iran aurait fourni des missiles balistiques à la Russie, une affirmation rejetée par Téhéran mais pas explicitement démentie par la Russie. Moscou souligne que la Russie développe ses relations avec Téhéran comme bon lui semble, notamment dans les «domaines les plus sensibles». «Ce genre d’informations n’est pas toujours vrai», a déclaré Dmitri Peskov, sans toutefois nier les informations parues dans les médias américains ce week-end. «L’Iran est un partenaire important», a-t-il ajouté, soulignant que les deux pays développent leur coopération «dans tous les secteurs possibles, y compris les plus sensibles», comme le rapporte l’agence «AGI».

Les médias américains ont indiqué la semaine dernière que Washington, citant des sources anonymes, pensait que l’Iran avait transféré des armes à la Russie en vue de leur utilisation en Ukraine.

Pour le Wall Street Journal, Washington a informé ses alliés européens de la livraison de missiles à courte portée iraniens à la Russie au moment où celle-ci redouble d’attaques contre les villes et les infrastructures ukrainiennes.

«Nous avons connaissance d’informations crédibles fournies par nos alliés sur la livraison de missiles balistiques iraniens à la Russie», a déclaré le porte-parole de l’UE pour la politique étrangère, Peter Stano. «Nous examinons cette question avec nos États membres et, si elle était confirmée, cette livraison représenterait une escalade substantielle et matérielle du soutien de l’Iran à la guerre de la Russie contre l’Ukraine», a-t-il ajouté. Stano a rappelé que «la position unanime des dirigeants de l’UE a toujours été claire. L’Union européenne réagira rapidement et en coordination avec ses partenaires internationaux, notamment en adoptant de nouvelles mesures restrictives significatives à l’encontre l’Iran».

L’OTAN a de son côté mis en garde contre le risque «d’escalade substantielle», si ces livraisons étaient confirmées. «Nous sommes au courant de ces informations. Comme l’ont déjà dit les alliés, tout transfert de missiles balistiques et de technologie associée de l’Iran vers la Russie représenterait une escalade substantielle», a déclaré un porte-parole de l’Alliance atlantique.

Le ministère iranien des Affaires étrangères a rejeté avec véhémence ces allégations. «Nous rejetons catégoriquement les allégations concernant le rôle de l’Iran dans l’exportation d’armes vers l’une ou l’autre des parties en conflit», a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, lors de la conférence de presse hebdomadaire. «Ceux qui accusent l’Iran sont eux-mêmes les plus grands exportateurs d’armes vers l’une des parties belligérantes», a ajouté le porte-parole du ministère iranien des AE.

Fazlollah Nozari, commandant adjoint du Quartier général central Khatam al-Anbiya du Corps des gardiens de la Révolution, a quant à lui déclaré qu’«aucun missile n’a été envoyé en Russie et que cette affirmation s’inscrit dans un contexte de guerre psychologique».