(Rome, Paris, 04 septembre 2024). Après avoir surmonté les distances du passé, la Turquie et l’Égypte se retrouvent désormais assises à la même table avec un objectif commun
«Travaillons ensemble pour la Palestine». Telle est la promesse faite par le président égyptien Abdel Fettah Al-Sissi et le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui, après 12 ans, a accueilli son homologue dans la capitale Ankara. Après avoir normalisé leurs relations après une décennie riche en accusations et en controverses, la Turquie et l’Égypte se retrouvent désormais assises à la même table dans une harmonie retrouvée.
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Erdogan parle d’une «amitié profonde» entre les deux pays, promet des célébrations pour le centenaire des relations diplomatiques (2025) et annonce une «coopération étroite» dans plusieurs domaines, à commencer par Gaza. «Nous avons parlé des derniers développements en Palestine et nous partageons la même ligne.
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Nous appelons à un cessez-le-feu dès que possible, ce génocide doit cesser et nous travaillerons ensemble pour atteindre cet objectif», a déclaré Erdogan lors d’une conférence de presse avant de s’en prendre à nouveau à Israël, comme le rapporte l’agence «AGI».
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«Celui qui tue 41.000 innocents ne doit pas être aux commandes, mais devant un tribunal pour être jugé. Israël continue d’alimenter le feu dans toute la région, et pourtant il y a encore des pays qui le soutiennent», a déclaré Erdogan.
Des propos repris par le Président Al-Sissi, confirmant l’intention d’élaborer une stratégie commune. «Nous avons décidé de travailler ensemble encore plus intensément pour un cessez-le-feu à Gaza et pour mettre fin aux attaques en Cisjordanie. La Palestine doit émerger comme un Etat à l’intérieur des frontières de 1967», a déclaré le dirigeant égyptien. Al-Sissi a ensuite élargi le débat à la Libye, un théâtre où la Turquie et l’Égypte soutiennent depuis des années les camps opposés du conflit. Cependant, l’incertitude qui règne dans ce pays africain a toutefois poussé Ankara et Le Caire au dialogue, dans le respect mutuel de leurs intérêts respectifs.
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«Nous voulons que la Libye vote à la fois pour son président et pour son parlement. Notre objectif commun est la sécurité et le départ des forces armées non locales du pays», a déclaré al-Sissi. Également figuraient à l’ordre du jour de la réunion, le Soudan et le lent rapprochement entre Erdogan et le président syrien Bashar al Assad, une nouvelle que Sissi a accueillie «avec une grande satisfaction». La signature de 17 accords entre les deux pays est également sur la table : des accords dans les domaines commercial, énergétique, infrastructurel et culturel avec lesquels Erdogan et al-Sissi sont déterminés à atteindre 15 milliards de dollars d’échanges commerciaux. Un objectif ouvertement déclaré et considéré comme possible. En effet les échanges commerciaux tournent actuellement autour de 10 milliards, mais aussi nécessaire pour donner de l’oxygène à deux économies en grande difficulté.