Israël-Liban : attaque préventive de Tsahal, la riposte du Hezbollah déjouée

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(Rome, Paris, 25 août 2024). Tsahal lance une attaque préventive sur le Liban dans un objectif d’«acte d’autodéfense». Les États-Unis prêts à soutenir la défense d’Israël

Des heures de très haute tension au Moyen-Orient où la guerre entre Israël et le Hezbollah a repris de plus belle. Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont lancé une attaque préventive contre les positions du Parti de Dieu au Liban avec des centaines de roquettes. Ce matin, les milices du Hezbollah avaient en effet l’intention de frapper le centre d’Israël. Une attaque que l’armée de l’air de Tel-Aviv a réussi à déjouer lors de l’opération aérienne préventive menée ce matin contre les lanceurs de missiles du Hezbollah qui se trouvaient au sud du Liban, prêts à attaquer le nord d’Israël. Au total, des centaines de lance-missiles pro-iraniens ont été frappés simultanément par une centaine de chasseurs de l’armée de l’air israélienne, écrit «Il Giornale».

Le ministère libanais de la Santé a déclaré que trois personnes étaient mortes dans des attaques israéliennes dans le sud du pays. Une frappe de drone israélien visant une voiture dans le village de Khiam a tué une personne, tandis qu’une autre dans le village de Tiri en a tué deux, sans préciser s’il s’agissait de combattants ou de civils. Le coordinateur de l’ONU au Liban et les casques bleus déployés dans le pays ont appelé le Hezbollah libanais et Israël à «s’abstenir de toute nouvelle escalade» et à «cesser le feu».

Pourquoi Tsahal a frappé de manière préventive ?

«Nous observons les préparatifs du Hezbollah pour des attaques contre le territoire israélien», a écrit l’armée israélienne dans un message en arabe adressé aux habitants du sud du Liban. «Quiconque se trouve à proximité des zones où le Hezbollah opère doit quitter la zone immédiatement pour se protéger et protéger sa famille», a-t-il exhorté. Tous les vols au départ de Tel Aviv ont été reportés et les vols à l’arrivée sont redirigés vers d’autres destinations. Dans une publication sur son compte Instagram, l’aéroport Ben Gourion a parlé de nécessité en raison de la «situation sécuritaire», demandant aux voyageurs de se renseigner auprès de leurs compagnies aériennes pour plus d’informations. Le cabinet de sécurité israélien a également été convoqué, a annoncé le bureau du Premier ministre Benyamin Netanyahu.

«Ce matin, à l’aube, nous avons découvert les préparatifs du Hezbollah, qui était prêt à attaquer Israël, nous avons donné l’ordre à l’armée d’agir immédiatement pour éliminer la menace. Tsahal opère avec force, elle a détruit des dizaines de roquettes dirigées vers le nord du pays. J’appelle les citoyens d’Israël à suivre les instructions de sécurité», a déclaré Netanyahu lors de la réunion du Cabinet de sécurité qui s’est terminée à 8h36, heure locale. «Nous frappons ceux qui nous frappent», a ajouté le Premier ministre israélien. Les tensions au Moyen-Orient sont à leur plus haut niveau depuis des semaines, après les assassinats en juillet de hauts responsables du Hamas et du Hezbollah. Des épisodes qui ont intensifié le conflit de longue date entre Israël et l’Iran.

Le Hezbollah rejette les affirmations de Tsahal

La réponse du Hezbollah ne s’est pas fait attendre. Le groupe a annoncé dans un communiqué que son «opération militaire, pour aujourd’hui, a pris fin», affirmant avoir lancé des drones contre une cible importante mais non identifiée en Israël. Le groupe a rejeté les affirmations de Tel Aviv selon lesquelles Tsahal avait lancé avec succès une frappe préventive contre les forces du Hezbollah. «Ce sont des déclarations vides de sens», ont fait savoir les mandataires de l’Iran.

Dans une nouvelle tentative de minimiser et de nier le résultat de l’opération israélienne, le Hezbollah a annoncé que son chef, Hassan Nasrallah, prononcerait un discours dans lequel il réfuterait l’affirmation d’Israël selon laquelle son armée aurait déboussolé les attaques du groupe. Le chef du Hezbollah libanais s’exprimera aujourd’hui à 17 heures, heure italienne.

Et l’Iran ?

Il y a quelques jours, nous évoquions dans ces mêmes colonnes l’hypothèse d’une désescalade (directe) de la part de Téhéran. Selon le Washington Post, citant des responsables américains, l’Iran semble avoir été dissuadé par une démonstration de force américaine massive. Cela ne correspondrait cependant pas à une diminution de la virulence (et de la fréquence) des attaques de ses mandataires, incités à attaquer par procuration. Dans ce scénario d’escalades superposées, dans l’inquiétante triangulation Israël-Hamas-Hezbollah, la bonne nouvelle reste les négociations, qui réduisent (​​mais n’excluent pas) l’hypothèse d’une guerre dévastatrice entre Israël et l’Iran.

Sur ce thème : C’est ainsi que Téhéran veut engager le Hezbollah à attaquer Israël

La journée complexe d’aujourd’hui semble confirmer cette tendance. Malgré l’escalade avec le Hezbollah, le sommet du Caire concernant l’accord sur les otages de Gaza se tiendra aujourd’hui comme prévu. «Une délégation israélienne de haut rang se rend au Caire ce dimanche malgré les attaques du Hezbollah», a déclaré un responsable israélien au quotidien «Times of Israel».

L’équipe de négociation israélienne, composée du directeur du Mossad, du chef du Shin Bet et du général de Tsahal Nitzan Alon, devrait se rendre au Caire pour une rencontre avec le directeur de la CIA Bill Burns, le premier ministre du Qatar et le chef des renseignements égyptiens. Les Américains exercent une pression importante sur Israël pour qu’il parvienne à un accord afin d’éviter qu’une guerre plus vaste n’éclate dans la zone.