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C’est ainsi que Téhéran veut engager le Hezbollah à attaquer Israël

(Rome, Paris, 22 août 2024). Selon des responsables américains, l’Iran envisage de renoncer à une attaque majeure, tout en incitant ses mandataires à attaquer Israël

L’Iran est sur le point de céder et de renoncer à ses intentions belliqueuses. Selon le Washington Post, citant des responsables américains, l’Iran semble avoir été dissuadé par une démonstration de force américaine massive. La mauvaise nouvelle est que Téhéran incite son mandataire, le Hezbollah, à passer à l’attaque.

Le chroniqueur David Ignatius dans les colonnes du journal américain parle du «silence assourdissant» au Moyen-Orient, une phase entre un tournant vers la paix et un nouveau pas vers la catastrophe, l’accord de cessez-le-feu à Gaza semblant être à un pas, mais les négociations étant ponctuellement au point mort, faisant un pas en avant et deux pas en arrière à chaque cycle. Cependant, le fait que les négociations soient toujours en cours reste un bon signe, qui réduit (mais n’exclut pas) l’hypothèse d’une «guerre dévastatrice» entre Israël et l’Iran du président récemment élu, Massoud Pezeshkian.

Ignatius, cité par «Il Giornale», rapporte des informations obtenues auprès de responsables américains et israéliens. Le premier obstacle signalé est le silence inquiétant du Hamas face à la «proposition de transition» des médiateurs américains, bien que le leader du mouvement Yahya Sinwar ait reçu la proposition et a annoncé qu’il l’étudiait : ce dernier, selon les responsables américains, coincé dans les tunnels souterrains de Gaza et «à court de munitions et de fournitures», serait favorable à un accord.

A lire : Le Hamas a reçu des États-Unis une «proposition hybride». La réaction de Sinwar attendue

Dans ces conditions, on peut s’interroger pourquoi le Hamas temporise désormais, probablement dans l’espoir que l’Iran ou le Hezbollah attaqueront Israël, poursuit l’éditorial d’Ignatius, ajoutant que la République islamique semble susceptible de «décevoir» le Hamas. En effet, selon des responsables américains, les dirigeants iraniens ont décidé de reporter la «réponse» à l’assassinat d’Ismail Haniyé, tandis que le Hezbollah impute à Israël l’assassinat de son numéro 2 Fouad Choukr la veille à Beyrouth. Selon Washington, le chef du groupe chiite libanais, Hassan Nasrallah, aurait pris du recul quant à son projet de lancer un barrage de missiles contre Tel-Aviv. Mais Nasrallah a menacé de venger Choukr et, lorsqu’il s’agit de cibles, il n’a d’autre choix que de choisir.

Dans ce contexte, l’autre obstacle pour les médiateurs américains, écrit encore Ignatius, est le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu qui «ralentit les négociations».

Des responsables américains affirment que Netanyahu a fait certaines concessions lors de son entretien téléphonique de ces dernières heures avec Biden, notamment une carte montrant où Israël propose de déployer ses forces le long de la route de Philadelphie, le corridor qui sépare l’Égypte et la bande de Gaza.

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