(Rome, 16 août 2024). Washington fait savoir à Téhéran qu’il est prêt à faire face au pire scénario en cas d’attaque iranienne contre Israël
Les États-Unis adressent un message direct à Téhéran : «prêts à toute éventualité en cas d’attaque iranienne contre Israël» qui, heureusement, tarde encore à arriver. C’est ce qu’a indiqué un haut responsable de l’administration Biden, répondant à une question sur la possibilité qu’une attaque du régime des ayatollahs puisse être suivie d’une réponse sur le territoire iranien de la part des États-Unis et de leurs alliés français et britanniques, écrit «Il Giornale».
L’Iran subira donc des conséquences «catastrophiques» en cas d’attaque contre Israël. C’est ce qu’a déclaré un haut fonctionnaire américain qui a requis l’anonymat. «Nous aimerions dissuader les Iraniens de s’engager dans cette voie car les conséquences seraient catastrophiques, notamment pour l’Iran», a-t-il dit, mettant en garde contre toute attaque qui pourrait «faire dérailler» les discussions, déjà délicates, sur la trêve dans la bande de Gaza.
Le président Joe Biden a assuré que les parties au conflit à Gaza n’avaient «jamais été aussi proches» d’un accord sur un cessez-le-feu et la libération des otages, après deux jours de discussions au Qatar au cours desquelles les médiateurs américains ont présenté une proposition révisée. «C’est le Hamas, un groupe lié à l’Iran, qui a déclenché cette guerre le 7 octobre 2023, et il serait ironique que l’Iran entreprenne quoi que ce soit pour faire dérailler ce que nous considérons être la meilleure occasion depuis plusieurs mois de parvenir à un accord global sur le conflit et la libération des otages», a assuré le haut responsable américain susmentionné.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, a déclaré qu’il s’attendait à ce que ses alliés «se joignent à Israël» pour «attaquer l’Iran» si la République islamique attaquait son pays. Interrogé sur les déclarations d’Israel Katz, le haut responsable américain a simplement assuré que les Etats-Unis s’y préparaient.
Entre-temps, une nouvelle conversation téléphonique a eu lieu entre Lloyd Austin et Yoav Gallant. Selon le porte-parole du Pentagone, le secrétaire américain à la Défense et le ministre israélien de la Défense ont évoqué «l’instabilité régionale et le risque croissant d’escalade de la part de Téhéran, du Hezbollah et des autres groupes terroristes soutenus par l’Iran dans tout le Moyen-Orient». Austin a informé Gallant que «les États-Unis continuent de surveiller les plans d’attaque de l’Iran et de ses mandataires et sont bien positionnés dans la région pour défendre Israël et protéger le personnel et les installations des Etats-Unis». Les deux ministres ont également discuté «des progrès réalisés dans l’obtention d’un cessez-le-feu et de la libération de tous les otages, dont huit Américains, retenus captifs par le Hamas à Gaza».
Des heures de très haute tension où se jouent deux tables parallèles, celle d’Israël-Hamas et celle d’Iran-Israël. Le même fonctionnaire, discutant avec un petit groupe de journalistes des progrès réalisés dans les négociations de Doha, s’est ensuite lancé dans une tirade sur la conduite de ces derniers. Selon lui, les récentes déclarations du Hamas ne doivent pas être prises «trop au sérieux». Si le Hamas devait dire non à l’accord, il devrait réfléchir aux conséquences pour la population de Gaza, car «l’accord est établi et est prêt à être mis en œuvre», a ajouté le responsable.
Les dernières 48 heures à Doha auraient été, semble-t-il, «les plus constructives depuis de nombreux mois», selon Washington. Nous en sommes aux «étapes finales», a souligné le responsable en s’adressant à un petit groupe de journalistes. Les parties, a-t-il précisé, se réuniront à nouveau au Caire «avant la fin de la semaine prochaine». Il s’agit d’une nouvelle qui donne de l’espoir, car chaque pas vers une trêve entre le Hamas et Israël pourrait écarter la possibilité d’une attaque meurtrière de la part de l’Iran. Et la nouvelle du voyage du secrétaire d’État Antony Blinken en Israël ce samedi est donc confirmée. La confirmation provient de sources officielles américaines.
Entre-temps, la République islamique maintient également une fenêtre, indirectement grande ouverte, sur Doha : le Premier ministre du Qatar, Mohammed Ben Abdel Rahman al-Thani, s’est entretenu avec le ministre iranien des Affaires étrangères et l’a informé des pourparlers en vue d’un accord sur Gaza. Il s’agissait du deuxième appel téléphonique entre les deux hommes au cours des deux derniers jours. Al-Thani aurait insisté auprès de son homologue iranien sur la nécessité de désamorcer la situation dans la région.
Al Thani a pour sa part «exhorté l’Iran à la désescalade en soulignant la nécessité de rester calme» : le Premier ministre qatari a mis en garde la République islamique, lui suggérant de réfléchir aux graves conséquences d’une attaque, notamment dans les circonstances actuelles.