(Rome, 11 juillet 2024). La livraison des bombes a été bloquée après le début des opérations de Tsahal à Rafah. L’administration Biden avait jugé peu crédibles les plans du gouvernement Netanyahu en matière de protection des civils
Des signes de détente entre les États-Unis et Israël. Selon «Il Giornale» qui reprend le «Wall Street Journal» citant des responsables américains sous couvert d’anonymat, Washington enverra prochainement des bombes de 500 livres (environ 226 kilos) à son allié au Moyen-Orient, dont la fourniture avait été suspendue par l’administration Biden dans une tentative de réduire le nombre de victimes civiles dans la bande de Gaza.
Selon des sources citées par le journal, les bombes sont «en cours d’expédition» et devraient arriver dans les prochaines semaines. Les bombes les plus lourdes de 2.000 livres, qui faisaient initialement partie du même paquet suspendu en mai dernier suite aux projets de Tsahal d’envahir Rafah, sont toujours bloquées. Il semble qu’avant la décision de la Maison Blanche de bloquer les approvisionnements, Israël avait déjà envoyé un navire à Charleston pour récupérer les munitions. À l’époque, la ville frontalière avec l’Égypte comptait environ un million et demi de civils et, selon l’administration Biden, le gouvernement Netanyahu n’avait pas élaboré de plan suffisamment crédible pour protéger les non-combattants lors des opérations terrestres contre le Hamas dans ce qui avait été identifié comme le dernier bastion des terroristes. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu avait alors accusé le gouvernement américain, son principal soutien militaire, d’avoir ralenti les livraisons d’armes à Israël, en guerre contre le Hamas à Gaza depuis l’attaque du 7 octobre du mouvement islamiste palestinien contre le territoire israélien.
«Notre principale préoccupation était et reste l’utilisation potentielle de bombes de 2.000 livres à Rafah et ailleurs dans la bande de Gaza», a déclaré un responsable américain au Wall Street Journal. «Nous ne sont pas préoccupés par les bombes de 500 livres et celles-ci seront donc livrées dans le cadre du processus d’aide à Israël». Un porte-parole du Conseil national de sécurité a ajouté que «hormis l’expédition des bombes de deux mille livres qui a été suspendue et reste suspendue, l’expédition d’armes se poursuit. Mais nous n’entrerons pas dans les détails de chaque expédition». Au fil des mois, les Israéliens ont affirmé avoir besoin de bombes lourdes pour détruire les tunnels construits par le Hamas.
Le changement de cap de l’administration Biden pourrait être dû à divers facteurs. Tout d’abord, l’ouverture manifestée par Tel-Aviv dans le cadre du nouveau cycle de négociations visant à parvenir à un accord de cessez-le-feu et à la libération des otages. Le Premier ministre Benyamin Netanyahu s’est en effet déclaré prêt à négocier avec le Hamas, à condition que certaines «lignes rouges» soient respectées : maximiser le nombre de personnes kidnappées encore en vie remises par les terroristes, empêcher la contrebande d’armes vers Gaza en provenance d’Égypte et le retour de «milliers de terroristes armés dans nord de la bande», en plus de la garantie pour Israël de pouvoir «revenir au combat jusqu’à ce que tous les objectifs de la guerre soient atteints».
L’aspect militaire n’est pas en reste. Tsahal a réduit l’ampleur de ses opérations à Rafah pour déplacer des hommes et du matériel vers la frontière nord de l’État hébreu, en prévision d’une éventuelle guerre contre le Hezbollah.