Mise à jour à 23h03
(Rome, 06 juin 2024). Le tournant d’Emmanuel Macron passe des paroles aux actes : la France va fournir à l’Ukraine des avions de combat de quatrième génération. Le président français l’a annoncé, expliquant que Paris transférerait les Mirage-2000 à Kiev, une démarche «qui permettra à l’Ukraine de protéger son ciel». Mais le chef de l’Elysée nie qu’il s’agisse d’une escalade contre la Russie, même si les avions de combat ne sont pas la seule nouvelle, écrit «Il Fatto Quotidiano». L’enjeu est également la formation d’une «brigade française» de 4.500 hommes composée de soldats ukrainiens qui seront équipés de matériel français.
Vendredi, avec le président Volodymyr Zelensky, «nous lancerons une nouvelle coopération et annoncerons le transfert des Mirage-2000, qui permettront à l’Ukraine de protéger son ciel», a précisé le Président Macron lors d’un entretien à la télévision française. «Cet été, nous formerons des pilotes ukrainiens, a-t-il encore dit, cela prend normalement cinq à six mois. Les pilotes ukrainiens seront formés en France». Non seulement. Emmanuel Macron a ajouté que «nous voulons former une brigade» en Ukraine : «Le défi est de former 4.500 soldats ukrainiens, de les équiper, de les entraîner, pour défendre leur territoire». Créer une «brigade française», a-t-il ajouté.
Quant à l’envoi éventuel de militaires, toute décision sera prise «collectivement». «Mais pourquoi devrions-nous l’exclure ?», a conclu Emmanuel Macron. L’hypothèse avait déjà été avancée par le chef de l’Elysée ces dernières semaines, suscitant également l’irritation de certains partenaires européens. «Le président ukrainien et son ministre de la Défense, ont demandé à tous les alliés de former plus rapidement les soldats», a expliqué le président français, ajoutant que «nous devons nous demander si c’est un facteur d’escalade. La réponse est non».
Emmanuel Macron se dit également fondamentalement convaincu de pouvoir contrôler l’utilisation des armes par les forces armées ukrainiennes : «Nous sommes aux côtés des Ukrainiens. Nous autorisons l’Ukraine à frapper des cibles dans les endroits d’où les missiles russes ont été lancés», a-t-il déclaré, mais «nous interdisons de frapper des civils avec nos armes». La paix en Ukraine, a-t-il encore souligné, «ne peut pas être la capitulation» de Kiev. «La paix doit passer par la négociation. Mais ce n’est pas le moment car la Russie continue de faire la guerre. Kiev, conclut-il, «est confrontée à une puissance impérialiste, qui n’est pas l’Allemagne nazie, mais qui piétine le système du droit international, en la personne de la Russie. La Russie a trahi le message de libération du Débarquement de Normandie, dont on célèbre aujourd’hui le quatre-vingtième anniversaire.
Alors que de nouvelles lignes rouges s’effacent, le Kremlin brandit le spectre de l’escalade. La Russie a averti qu’elle pourrait fournir des armes aux adversaires des pays qui livrent des armes à l’Ukraine, sans dire qui ou quoi.
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Le porte-parole du Kremlin, rapporte le journal «Le Figaro», a aussi désigné de possibles formateurs militaires français envoyés en Ukraine comme des cibles légitimes. «Les limites (du conflit) sont fixées par ce que font les Russes. Ce n’est pas nous qui attaquons», a répété le chef de l’État. Mais l’Occident doit participer à la riposte pour être crédible.
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