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L’Iran s’oppose au cessez-le-feu à Gaza : la double manœuvre pour alimenter la guerre

(Rome, Paris, 04 juin 2024). L’Iran ne profiterait pas d’une éventuelle trêve dans la bande de Gaza et c’est pourquoi Téhéran commence à réfléchir à ce qu’il faudrait faire si un cessez-le-feu devait être conclu entre Israël et le Hamas

L’objectif de Téhéran est en effet de contrer Israël sur tous les fronts afin d’étendre son influence au Moyen-Orient et, en même temps, pousser l’ennemi juré numéro un dans ses derniers retranchements. L’Iran ne bénéficierait pas d’une éventuelle trêve dans la bande de Gaza et c’est pourquoi Téhéran commence à réfléchir à ce qu’il ferait si un cessez-le-feu devait être conclu entre Tel-Aviv et le Hamas. Ce n’est pas un hasard si le nouveau ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Bagheri Bakri, a effectué une visite au Liban. Et que les Iraniens considèrent le Hezbollah comme un allié clé dans la lutte contre l’État hébreu, écrit Federico Giuliani dans «Il Giornale».

Le voyage du nouveau ministre iranien

Ali Bagheri Bakri s’est rendu à Beyrouth pour rencontrer le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Lors d’une conférence de presse à l’ambassade de Téhéran, le ministre a rejeté le plan élaboré par l’administration Biden en vue d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. S’adressant à Israël, le chef de la diplomatie iranienne a mis en garde contre le lancement d’une guerre totale contre le Liban qui est «le berceau de la résistance».

A lire : L’avertissement de Londres : Israël envahira à la mi-juin, l’inquiétude grandit sur le front libanais

«Si les Américains étaient honnêtes, alors au lieu de proposer des plans de cessez-le-feu, ils devraient prendre une mesure concrète, à savoir mettre fin à toute aide à l’entité israélienne», a tonné Bakri. «Ce n’est que lorsque l’aide à l’entité israélienne sera supprimée que celle-ci n’aura plus les outils et la capacité de commettre des crimes contre les Palestiniens et que la guerre prendra fin», a-t-il martelé.

Il s’agit de la première visite de Bagheri au Liban et à l’étranger depuis que son prédécesseur Hossein Amir Abdollahian est décédé, avec le président Ebrahim Raïssi, dans un accident d’hélicoptère le 19 mai. A Beyrouth, le ministre iranien a également rencontré son homologue libanais Abdallah Bouhabib, le président du parlement libanais Nabih Berri et le premier ministre par intérim Najib Mikati. Depuis Beyrouth, le ministre iranien des Affaires étrangères s’est ensuite rendu à Damas pour rencontrer les dirigeants syriens.

Les actions de l’Iran

Selon l’agence de presse Irna, Bagheri s’est rendu au Liban et en Syrie pour «rencontrer des responsables des deux pays et ceux du front de la résistance afin de discuter des moyens de contrer Israël». Après la rencontre avec son homologue libanais, le chef de la diplomatie de Téhéran a souligné que «la résistance est la base de la stabilité dans la région : nous sommes convenus que tous les pays de la région, notamment les pays islamiques, devraient adopter une position commune pour contrer l’agression d’Israël» et protéger le peuple palestinien, en particulier à Rafah».

Il n’est pas exclu que l’Iran puisse attiser les tensions régionales pour entraver, ou du moins compliquer, les négociations pour un cessez-le-feu à Gaza. De quelle manière ? S’appuyer sur le Hezbollah et les Houthis. Le groupe libanais a en effet lancé une trentaine de roquettes sur le nord du plateau du Golan israélien, provoquant une réaction de Tel-Aviv. Cheikh Naïm Qassem, le numéro deux du Hezbollah, a déclaré que son organisation «est prête au combat et ne permettra pas à Israël de remporter la moindre victoire». «Toute extension israélienne de la guerre contre le Liban entraînera la dévastation, la destruction et le déplacement de la population (des communautés du nord, Ndlr) en Israël», a-t-il ajouté.

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