(Paris, Rome, 08 février 2024). Tel Aviv pourrait envisager l’option de forcer le leader du Hamas dans la bande de Gaza à abandonner l’enclave en échange de la fin du régime des terroristes et de la libération de tous les prisonniers restant à Gaza
Israël a fermé la porte à la possibilité d’une trêve après avoir reçu la dernière proposition du Hamas, mais il reste encore une lueur d’espoir pour obtenir la libération des otages et la fin du conflit. Comme le rapporte Sky News, qui cite les déclarations de six hauts fonctionnaires et conseillers du gouvernement de Tel Aviv à NBC News, l’État hébreu serait prêt à laisser partir en exil le chef de l’organisation terroriste Yahya Sinwar, en échange de la libération des otages encore prisonniers dans la bande de Gaza et de la fin de la domination du gouvernement du Hamas dans l’enclave, écrit «Il Giornale».
L’idée aurait été sur la table dès le mois de novembre, malgré la promesse du Premier ministre Benjamin Netanyahu d’éliminer à la fois le chef du groupe terroriste et le chef des brigades al-Qassam Mohammed Deif, responsable des attaques du 7 octobre. Forcer Sinwar à quitter Gaza, ainsi que quatre autres hauts responsables du Hamas, serait un moyen alternatif de mettre fin au règne de l’organisation dans l’enclave et d’ouvrir la voie à un nouvel organe de gouvernement. « Nous ne nous soucions pas du départ de Sinwar », a déclaré un conseiller du Premier ministre. « Nous laisserons faire tant que tous les otages seront libérés ». Netanyahu a cependant déjà rejeté une telle idée par le passé, soulignant que la guerre ne prendrait fin qu’avec la neutralisation des dirigeants du groupe palestinien. En fait, la traque de Sinwar n’a jamais cessé et Tsahal a affirmé être toujours sur ses traces. « Je suis convaincu que nous attraperons les dirigeants du Hamas là où ils se trouvent », a déclaré le général Dan Goldfuss, commandant de la 98e division qui mène les combats dans le sud de l’enclave. Dans les prochains jours, cette zone de la bande de Gaza pourrait se transformer en un nouveau front chaud.
En effet, mercredi 7 février, Netanyahu a annoncé que l’armée était prête à avancer sur Rafah, une ville frontalière avec l’Égypte et dernier bastion des terroristes qui, selon le «Jerusalem Post», veulent en garder le contrôle à la fois pour dicter la loi sur l’aide humanitaire qui traverse la frontière, avoir un accès facile aux marchandises de contrebande, et d’utiliser comme boucliers humains le grand nombre de civils qui s’y sont réfugiés pendant les mois de guerre. Selon les travailleurs humanitaires, Rafah est devenue une « cocotte-minute du désespoir » et toute attaque israélienne d’envergure pourrait se transformer en catastrophe. Pour Tel-Aviv, cependant, le contrôle de la route de Philadelphie, les 14 kilomètres qui séparent la bande de Gaza de l’Égypte, est crucial pour couper le Hamas d’une éventuelle aide militaire venant de l’extérieur.