Des soldats américains tués à la frontière syro-jordaniennes lors d’une attaque aux drones

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(Paris, Rome, 28 janvier 2024). L’attaque dans la nuit a fait au moins trois morts et 25 blessés. Joe Biden : «nous demanderons des comptes à tous les responsables de l’attaque»

Trois soldats de l’armée américaine ont perdu la vie et au moins deux douzaines ont été blessés lors d’une attaque nocturne de drone contre un petit avant-poste américain. La base attaquée était initialement située en Jordanie, et les victimes faisaient partie d’une mission de conseil et d’assistance que les États-Unis mènent en soutien à Amman. L’attaque n’a toutefois pas eu lieu sur le sol jordanien mais en Syrie voisine, selon «Il Giornale».

L’attaque a eu lieu de l’autre côté de la frontière

C’est ce qu’a déclaré Mouhannad Al Mubaidin, porte-parole du gouvernement jordanien qui, s’adressant à la chaîne publique jordanienne Al-Mamlaka, précisant que l’attaque visait la base américaine d’al-Tanf en Syrie, comme le rapporte Reuters, cité par le Guardian. Le président américain Joe Biden avait déclaré plus tôt que l’attaque avait eu lieu dans le nord-est de la Jordanie, près de la frontière syrienne. Ces trois hommes seraient à ce jour les premières victimes américaines au Moyen-Orient dans le cadre de la nouvelle crise à Gaza. Le drone qui a visé les forces américaines venait de Syrie, a rapporté la chaine Al Arabiya, citant ses sources.

La base militaire est située dans la région du gouvernorat de Homs, à environ 24 km à l’ouest du point de passage d’al-Walid. Il s’agit d’une zone complexe qui comprend une zone de décompression le long de la frontière entre la Syrie et l’Irak et celle entre la Jordanie et la Syrie. La garnison américaine est située le long de la M2, l’autoroute reliant Bagdad à Damas. Dans cette zone se trouve le camp de réfugiés de Ruckban, où ont été hébergés les réfugiés syriens. Les forces américaines sont présentes dans cet avant-poste depuis 2016, lorsqu’elles sont venues former des combattants anti-EI pendant la guerre civile syrienne. La base continue de servir de quartier général aux forces combattant l’État islamique et accueille un contingent d’au moins deux cents soldats américains opérant au sein de la Force opérationnelle interarmées combinée «Inherent Resolve».

Le bilan de l’attaque

Le commandement central américain a confirmé que trois soldats avaient perdu la vie et 34 autres blessés lors de l’attaque qui « a impacté une base dans le nord-est de la Jordanie ». La chaine CNN rapporte que vendredi, plus de 158 attaques contre les forces américaines et celles de la coalition en Irak et en Syrie avaient eu lieu, bien que les responsables américains aient décrit les tirs constants de drones, de roquettes et de missiles comme infructueux car ils n’ont pas souvent causé de blessures graves ou dommages aux infrastructures. Cette attaque semble être la première connue contre la «Tower22» depuis le début des attaques contre les forces américaines et de la coalition le 17 octobre, a ajouté la chaîne.

L’attaque qui a coûté la vie aux trois soldats américains a été menée par des « groupes militants radicaux soutenus par l’Iran et opérant en Syrie et en Irak » : c’est ce qu’a rapporté le président des États-Unis, Joe Biden, dans une note. « Le cœur de l’Amérique est affecté aujourd’hui, dit Biden, la nuit dernière, trois militaires américains ont été tués et plusieurs ont été blessés lors d’une attaque aérienne aux drones contre nos forces stationnées dans le nord-est de la Jordanie, près de la frontière syrienne. Bien que nous soyons encore en train de rassembler les faits relatifs à cette attaque, nous savons qu’elle a été menée par des groupes militants radicaux soutenus par l’Iran et opérant en Syrie et en Irak », écrit le président américain.

La revendication de la « Résistance islamique en Irak »

Ce matin, à l’aube, le groupe autoproclamé de la « Résistance islamique en Irak » a revendiqué la responsabilité d’une double attaque contre al-Tanf et la base d’al Roukban, toutes deux proches de «Tower22».

Dans le communiqué, le groupe déclare : « Au nom de Dieu, le plus miséricordieux, la permission a été donnée à ceux qui se battent parce qu’ils ont été lésés et, en effet, Dieu est Puissant de leur accorder la victoire. Dans la continuité dans le cadre de notre approche de résistance aux forces d’occupation américaines en Irak et dans la région, et en réponse aux massacres perpétrés par l’entité sioniste contre notre peuple à Gaza, les Moudjahidines de la Résistance islamique en Irak ont ​​attaqué à l’aube aujourd’hui, dimanche 28 janvier 2024, en utilisant des drones, quatre bases ennemies, dont trois en Syrie (la base d’Al-Chaddadi, la base d’Al-Roukban, la base d’Al-Tanf et la quatrième base dans nos territoires palestiniens occupés, qui est la base navale de Zevulun). La Résistance confirme qu’elle continue de détruire les forteresses ennemies ».

Sami Abou Zahri, un porte-parole du Hamas, a déclaré que la mort des trois soldats « est un message à l’administration américaine ». « La poursuite de l’agression américano-sioniste à Gaza fait risquer une explosion régionale » avec la colère « de l’ensemble » du monde musulman, a-t-il dit.

Il convient de noter qu’entre la guerre à Gaza, les multiples frappes entre d’un côté l’Iran et ses alliés dans la région (Hamas, Djihad, les UMP irakiennes et Hezbollah), et de l’autre Israël, les Etats-Unis et leurs partenaires, ces morts américains interviennent dans un contexte régional inflammable, sinon explosif.

La réaction de la Maison Blanche

Les trois soldats américains tués « étaient des patriotes au sens le plus élevé du terme. Et leur sacrifice ultime ne sera jamais oublié par notre nation », « nous poursuivrons leur engagement dans la lutte contre le terrorisme. Et ne doutez pas que nous demanderons des comptes à tous ceux qui en sont responsables au moment et de la manière que nous choisissons ». « Jill et moi, écrit Biden en faisant référence à la première dame, nous nous joignons aux familles et aux amis de nos soldats tombés au combat ainsi qu’aux Américains à travers le pays pour pleurer la perte de ces guerriers dans cette attaque méprisable et totalement injuste ». « Ces militaires incarnaient le meilleur de notre nation : inébranlables dans leur courage. Inflexibles dans leur devoir. Inflexibles dans leur engagement envers notre pays, risquant leur propre sécurité pour celle de leurs compatriotes américains et de nos alliés et partenaires avec lesquels nous luttons contre le terrorisme. C’est un combat que nous cesserons pas de mener ». Et encore une fois le président Biden d’ajouter : « Ensemble, nous maintiendrons l’obligation sacrée que nous avons envers leurs familles. Nous nous efforcerons d’être dignes de leur honneur et de leur valeur. Nous poursuivrons leur engagement dans la lutte contre le terrorisme. Et il ne fait aucun doute que nous demanderons de rendre des comptes à tous les responsables (des attaques) au moment et de la manière que nous aurons choisis », conclut-il.