Le gouvernement de Gabriel Attal est né en France: le deuxième exécutif de la législature a été annoncé dans la soirée par le secrétaire de l’Elysée, Alexis Kohler. Il compte 14 ministres, soit la moitié du précédent gouvernement d’Elisabeth Borne
Économie et Transition énergétique. Bruno Le Maire a été confirmé au poste de ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, une fonction qu’il occupe depuis 2017, date de l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir. Il récupère le secteur de la Transition énergétique, occupé jusqu’à présent par Agnès Pannier-Runacher.
Intérieur. Gérald Darmanin a été confirmé au poste de ministre de l’Intérieur. Il avait laissé entendre devant la presse qu’il souhaitait conserver son portefeuille à quelques mois des Jeux Olympiques d’été à Paris, qui revêtent un fort enjeu sécuritaire.
Affaires étrangères. Au Quai d’Orsay, Catherine Colonna est remplacée par Stéphane Séjourné, secrétaire général de Renaissance et ancien conseiller d’Emmanuel Macron à Bercy puis à l’Elysée.
Justice. Autre pilier de l’exécutif, Eric Dupond-Moretti a été confirmé au poste de ministre de la Justice. En novembre, la Cour de justice de la République (CJR) avait relaxé le garde des Sceaux au terme de son procès pour prise illégale d’intérêt.
Défense/Armées. Sébastien Lecornu a été reconduit au poste de ministre des Armées. Son nom figurait au nombre des candidats évoqués pour remplacer Elisabeth Borne à la tête du gouvernement.
Travail/santé. Ancienne ministre déléguée à la Cohésion sociale et à la Parité sous la présidence de Jacques Chirac, Catherine Vautrin a été nommée au poste de ministre du Travail et de la Santé. Au Travail, elle remplace Olivier Dussopt, qui avait été en première ligne lors de l’adoption de la réforme contestée des retraites. À la Santé, elle prend la suite d’Agnès Firmin-Le Bodo qui n’aura occupé cette fonction que quelques semaines après avoir été nommée en décembre par intérim pour remplacer Aurélien Rousseau, qui avait démissionné pour protester contre la loi immigration. Agnès Firmin-Le Bodo a été rattrapée par une polémique liée à une enquête la visant dans le cadre de son métier de pharmacienne.
Éducation nationale, sports et Jeux olympiques. Amélie Oudéa-Castera, chargée jusqu’à présent des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, se retrouve à la tête d’un ministère élargi à l’Education nationale et à la Jeunesse.
Enseignement supérieur. Sylvie Retailleau conserve son poste de ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche alors même que son nom était évoqué parmi les membres sortants du gouvernement en raison de son opposition à la loi immigration, avec ceux de Rima Abdel-Malak (Culture) et Clément Beaune (Transports).
Agriculture. Marc Fesneau conserve son poste de ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.
Transition écologique. Christophe Béchu conserve son portefeuille à la Transition écologique et la Cohésion des territoires.
Culture. Rima Abdel-Malak quitte le gouvernement, elle est remplacée par Rachida Dati, ancienne ministre de la Justice sous la présidence de Nicolas Sarkozy, au poste de ministre de la Culture. Rima Abdel-Malak avait fait part de ses réserves sur la loi immigration adoptée en décembre.
Égalité. Aurore Bergé, qui était ministre des Solidarités et des Familles, devient ministre délégué auprès du Premier ministre en charge de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.
Porte-parole. Prisca Thévenot, qui était secrétaire d’État chargée de la Jeunesse, est promue ministre déléguée auprès du Premier ministre chargé du Renouveau démocratique et porte-parole du gouvernement, en remplacement d’Olivier Véran.
Huit ministres de Droite. Sur 14 ministres, le gouvernement compte huit ministres de droite, dont la surprenante Rachida Dati, qui a été immédiatement exclue du parti «Les Républicains» (LR) dans une déclaration du président du parti de droite Eric Ciotti. Cette décision est interprétée comme la volonté d’inclure une personnalité à forte popularité, bien que controversée. Ces dernières années, maire du 7e arrondissement de Paris, elle s’est livrée à un âpre duel politique contre la maire de la capitale Anne Hidalgo, ouvertement hostile au gouvernement. La réaction d’Hidalgo ne s’est pas fait attendre non plus, en adressant «meilleurs vœux» aux acteurs du monde de la culture pour «ce qui les attend dans les mois à venir».
Gabriel Attal: «Je veux de l’action et des résultats». Interviewé par la chaine française TF1, le nouveau premier ministre Gabriel Attal a demandé «de l’action, des résultats et de l’énergie avec des femmes et des hommes engagés à 100%», précisant qu’au sein du gouvernement il y a des personnalités venant aussi bien de gauche que de droite. Il a ensuite admis qu’il ressentait le poids d’une «responsabilité exceptionnelle» découlant de sa nomination et qu’il avait consulté sa famille avant d’accepter le poste : «Quand j’ai décidé de m’engager, je l’ai fait parce que j’aime mon pays», a-t-il déclaré le nouveau Premier ministre.