(Rome, Paris, 02.12.2023). Selon les rumeurs, la campagne israélienne contre le Hamas se poursuivra pendant un an ou plus. L’objectif ultime de Tel Aviv est d’éliminer les trois principaux dirigeants du Hamas : Yahya Sinwar, Mohammed Deif et Marwan Issa
La guerre entre Israël et le Hamas va durer bien plus longtemps. Au moins jusqu’à ce que les Forces de défense israéliennes (FDI) aient atteint tous leurs objectifs, en premier lieu l’élimination des trois principaux dirigeants du Hamas, à savoir Yahya Sinwar, Mohammed Deif et Marwan Issa, écrit Federico Giuliani dans le quotidien «Il Giornale».
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Le temps estimé pour achever le travail, hors événements imprévus ou expansion du conflit dans la région, devrait être d’un an, voire plus. Telle serait la feuille de route mise noir sur blanc par Tel-Aviv, selon certaines sources informées des faits, pour lesquelles la phase la plus intense de la campagne dans la bande de Gaza se poursuivra jusqu’au début de l’année 2024.
La feuille de route d’Israël
« Ce sera une guerre très longue. Nous ne sommes loin d’avoir atteint la moitié de nos objectifs », a déclaré au Financial Times une source au fait des plan d’Israël. La stratégie, orchestrée en plusieurs phases, prévoit que les forces israéliennes, stationnées dans le nord de Gaza, avancent de manière imminente dans les profondeurs du sud de l’enclave palestinienne. Entre-temps, Tsahal fera tout ce qui est en son pouvoir pour remporter une victoire militaire contre les 24 bataillons du Hamas et leur réseau de tunnels souterrains, afin de détruire toute capacité du groupe palestinien à gouverner.
Il est toutefois important de souligner que la stratégie israélienne est flexible. Le timing de l’action sera en fait dicté par de multiples facteurs, parmi lesquels les progrès opérationnels sur le terrain, la pression internationale et les opportunités de libérer les otages israéliens. Après le cessez-le-feu pour un échange mutuel d’otages, une nouvelle opération terrestre de haute intensité de Tel-Aviv est prévue. Par la suite, il y aura une phase de « transition et stabilisation » de moindre intensité militaire qui pourrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année 2024.
La guerre est encore longue
Un officier supérieur de l’armée israélienne a déclaré qu’au moins 10 des 24 bataillons du Hamas avaient été touchés de manière significative, tandis que plus de 50 commandants de niveau intermédiaire et environ 5.000 combattants avaient été éliminés. Il semble cependant qu’Israël considère toujours les opérations dans le nord de Gaza comme incomplètes. « La ville de Gaza n’est pas encore entièrement conquise. Nous en sommes probablement à environ 40%. Pour terminer le travail dans le nord (de la bande), dans son ensemble, il faudra probablement encore deux semaines voire un mois », a indiqué une autre source anonyme.
Dans le même temps, une offensive terrestre israélienne devrait commencer dans le sud de la bande de Gaza, une zone jusqu’ici touchée uniquement par des frappes aériennes sporadiques. Les responsables israéliens savent que la plupart des dirigeants du Hamas, la majeure partie de ses combattants et de son arsenal de missiles, ainsi que la majorité des otages israéliens, se trouvent dans cette zone. Il reste à savoir comment Israël se comportera, notamment parce que les États-Unis ont exhorté Tel Aviv à adopter une approche militaire différente de celle mise en œuvre dans le nord de la bande de Gaza.
La zone chaude
Quoi qu’il en soit, l’offensive israélienne au sud se concentrerait sur Khan Younès, le deuxième centre urbain de Gaza et la ville natale de Sinwar et Deif, ainsi que sur Rafah, à la frontière avec l’Égypte. Le poste frontière entre Gaza et l’Egypte et les tunnels souterrains de contrebande constituent « la principale source d’oxygène au Hamas pour reconstituer ses capacités militaires », ont expliqué des sources israéliennes.
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Pendant ce temps, plus d’une centaine de personnes ont perdu la vie et des centaines d’autres ont été blessées par les raids israéliens dans la bande de Gaza après la fin de la trêve convenue entre Israël et le Hamas, selon le ministère palestinien de la Santé.