La proposition de Giulio Terzi: des sanctions contre le Hamas, mais aussi contre l’Iran

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(Rome, Paris, 13.11.2023). Le 19 octobre dernier, le Parlement européen a condamné le soutien de Téhéran à l’organisation terroriste palestinienne et au Hezbollah, demandant l’interdiction des Pasdaran. « Le gouvernement doit prendre toutes les mesures politiques et diplomatiques pour s’assurer que ces mesures urgentes soient adoptées », déclare le sénateur

La France, l’Italie et l’Allemagne travaillent sur de nouvelles sanctions contre le Hamas et ses sponsors internationaux. C’est ce qui ressort d’un document non officiel de l’Union européenne consulté par Politico. « Il est important d’intensifier les efforts pour isoler le Hamas au niveau international et délégitimer le faux récit du Hamas en tant que ‘défenseur de la (juste) cause palestinienne’ », lit-on dans le document de trois pages, daté du 9 novembre, nous explique Gabriele Carrer dans les colonnes du quotidien «Formiche».

Les trois (le groupe E3 de l’Union européenne, différent du groupe européen avec le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne qui ont promu les négociations sur l’accord nucléaire conclu en 2015) expliquent également qu’«une fois les conditions politiques seront favorables», ces nouvelles mesures devraient idéalement être mises en œuvre par une large coalition d’États, avec une forte présence de pays arabes. L’objectif est de priver le Hamas de ressources (telles que le financement et les armes), ainsi que de cibler ses infrastructures en dehors de Gaza et sa position politique et publique. Parmi les hypothèses envisagées, l’extension du régime de sanctions actuel (le Hamas fait partie des organisations terroristes depuis vingt ans) pour inclure un plus grand nombre d’individus de l’organisation. Le document suggère également d’étendre les sanctions en vigueur contre l’Iran pour son soutien à la Russie « afin de cibler son soutien au Hamas » lié à la fourniture d’armes telles que des missiles.

Lors du Conseil des Affaires étrangères qui s’est tenu aujourd’hui à Bruxelles, « il n’a pas été question de sanctions à l’encontre l’Iran », a expliqué Antonio Tajani, vice-président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, dans un point presse. Mais, a-t-il ajouté, « nous appelons également l’Iran non seulement à ne pas accentuer le ton, mais aussi à ne pas soutenir les initiatives agressives du Hezbollah envers Israël ». Toutefois, « au centre du débat d’aujourd’hui se trouvait également le document italo-franco-allemand, qui vise à isoler le Hamas, à l’empêcher de nuire, à réduire son financement et à prévenir une montée de l’antisémitisme en Europe et dans le monde », a ajouté le ministre Antonio Tajani.

La proposition en est à un stade embryonnaire de discussion avec les pays et la diplomatie européenne. Politico souligne que plusieurs États membres ont des doutes sur le timing, arguant que cela pourrait se retourner contre eux et exacerber le conflit au Moyen-Orient, allant à l’encontre de l’objectif de l’Europe d’éviter une escalade du conflit. Selon d’autres, il serait logique de prévoir des mesures au cas où il y aurait des preuves de l’implication de l’Iran (ce qu’il nie) dans l’attaque du 7 octobre ou si Téhéran devait aggraver la situation dans la région.

Le Parlement européen, dans sa résolution du 19 octobre, a condamné « dans les termes les plus fermes le soutien de l’Iran au groupe terroriste Hamas et à d’autres groupes terroristes dans la bande de Gaza, (…) le rôle déstabilisateur joué par l’Iran dans la région à travers ses actions d’incitation à la violence et d’escalade du conflit, ainsi que le soutien apporté à son mandataire le Hezbollah dans le contexte des attaques. En outre, il a réitéré l’urgence « d’inclure l’ensemble du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) et du Hezbollah dans la liste des organisations terroristes établie par l’UE », appelant à « une enquête approfondie sur le rôle de l’Iran » dans « le financement et le soutien du terrorisme dans la région ».

Une telle mesure est « urgente au vu du soutien financier et militaire garanti par le régime de Téhéran, par l’intermédiaire du CGRI, à ces organisations mandataires qui alimentent sans relâche la violence et les conflits dans la région », explique Giulio Terzi di Sant’ Agata, président de la commission des politiques de l’Union européenne au sein du Sénat. « De même qu’il a été prouvé dans plusieurs États européens que des actes terroristes ont été réalisés ou planifiés conformément aux directives de Téhéran », ajoute le représentant de «Fratelli d’Italia».

« Il est plus urgent que jamais pour le gouvernement italien d’entreprendre toutes les actions politiques et diplomatiques aux Nations Unies, dans l’Union européenne et dans tout autre forum multilatéral et bilatéral afin que ces mesures urgentes soient adoptées pour protéger la sécurité et la stabilité régionales et internationales et pour l’affirmation des principes de justice, de démocratie et d’État de droit en Iran », poursuit l’ambassadeur, ancien ministre des Affaires étrangères. « Compte tenu de la gravité de la situation au Moyen-Orient et du risque élevé d’une déstabilisation accrue de la région et de la menace croissante pour la sécurité internationale, l’inscription du Corps des Gardiens de la révolution islamique sur la liste des organisations terroristes ne peut plus être reportée », conclut-il.