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Iran: mystérieux attentat, un haut responsable des renseignements des Pasdarans pris pour cible

(Rome, Paris, 15.10.2023). Un officier supérieur des renseignements des Pasdarans, Mohammed Akiki, serait dans un état grave après une tentative d’assassinat à Téhéran. Que se passe-t-il en Iran ?

Un haut officier des renseignements du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) a été victime d’une tentative d’assassinat à Téhéran, en Iran. Mohammed Akiki, c’est le nom du responsable, est tombé dans une embuscade dans la capitale dans des circonstances mystérieuses. A l’heure actuelle, l’affaire est noyée dans le brouillard et très peu d’informations sont disponibles. L’homme serait hospitalisé dans un état critique dans un hôpital de la capitale suite à de graves blessures, rapporte le quotidien «Il Giornale».

Haute tension en Iran

Le motif, l’instigateur et les méthodes de l’attaque contre Akiki n’ont pas encore été analysés par les autorités. Les grandes lignes de l’épisode, qui a été décrit sur les réseaux sociaux comme une tentative d’assassinat, ne sont toutefois pas connues. Nous savons que l’officier supérieur est un membre éminent de l’Organisation du renseignement du Corps des Gardiens de la révolution islamique, une organisation créée en 2009.

L’agence iranienne en question concentre ses activités essentiellement au niveau national, tandis que les dossiers internationaux sont l’apanage de la Force Al-Qods. Le CGRI disposerait d’un large éventail d’informateurs et, dans un passé récent, avait été décrit par le New York Times comme un « homologue plus idéologique » du ministère du gouvernement iranien consacré au renseignement, à savoir le ministère du Renseignement et de la Sécurité, qui « occulte » et « souvent » prévaudrait sur le même département.

Une guerre d’espions ?

L’incident peut prendre encore plus d’importance si nous le connectons à une autre affaire sombre. En juin dernier, Robert Malley, l’envoyé spécial américain en Iran, a été limogé et mis en examen pour mauvaise manipulation d’informations classifiées. Ces dernières heures, Malley a été une nouvelle fois sous le feu des projecteurs pour ses efforts visant à normaliser les relations avec le mouvement islamiste Hamas, considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis.

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Pire encore, écrit BNN Network, Malley a été lié à un réseau d’espionnage iranien. Le but de ce groupe clandestin présumé serait de manipuler la politique américaine en faveur de la République islamique d’Iran. Le FBI examine actuellement la manière dont Malley a traité les documents classifiés. L’opération aurait débuté en 2014 lorsque l’Iran a lancé l’«Iran Experts Initiative» (IEI), une opération d’influence destinée à garantir un avantageux accord nucléaire avec l’administration Obama.

La crise israélienne

L’attaque contre un haut responsable des renseignements iraniens, les accusations portées contre Malley, la crise entre Israël et le Hamas. Tout cela pourrait être lié à un cycle complexe d’informations secrètes, le même qui aurait favorisé l’émergence des récentes tensions israéliennes. Ce qui est certain, c’est que la situation à Téhéran est extrêmement délicate, à en juger par d’autres épisodes sanglants. Le réalisateur iranien Dariush Mehrjui et son épouse ont été retrouvés poignardés à leur domicile, tandis qu’un homme reconnu coupable d’avoir fourni des informations sur le commandant iranien Qassem Soleimani aux États-Unis et à Israël a été exécuté.

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Dans un effort visant à maîtriser l’escalade de la violence, le ministre iranien des Affaires étrangères a promis de renouveler son soutien aux groupes militants alliés au Moyen-Orient, tout en préconisant une solution politique.

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Pendant ce temps, Téhéran a envoyé un message à Israël via l’envoyé de l’ONU au Moyen-Orient expliquant qu’il ne souhaite pas une nouvelle escalade dans la guerre entre le Hamas et Israël, mais qu’il devra intervenir si l’opération israélienne à Gaza se poursuivait.

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