(Paris, Rome, 15.10.2023). Le « Djihad » redevient le cri de mort et de vengeance d’Al-Qaïda. Avec son soutien, le Hamas fait sa place dans le monde du terrorisme islamiste
Djihad, le mot arabe que l’Occident a appris à connaître au cours des vingt dernières années (mal traduit par «guerre sainte»), redevient un cri de guerre et de mort, cette fois en Palestine. Pendant ce temps, le Hamas, grâce à son attaque contre Israël samedi dernier, semble avoir réussi à renforcer la «Oumma» du terrorisme islamique, écrit Francesca Salvatore dans le quotidien «Il Giornale».
L’appel au djihad
Un appel au djihad a été lancé par Al-Qaïda sur ses chaînes Telegram pour que les musulmans du monde entier se mobilisent pour frapper des cibles israéliennes et américaines. Cet appel a été rapporté par les services de renseignement américains dans les rapports envoyés aux alliés.
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Les messages appellent notamment les musulmans à attaquer les citoyens juifs ainsi que les bases militaires américaines, les ambassades et les aéroports des pays musulmans, des Émirats arabes unis au Maroc, de l’Arabie saoudite à Bahreïn.
D’autres pays offrant leur soutien à Israël sont également indiqués comme cibles potentiels. L’appel, toujours selon les services de renseignement américains, invite les musulmans d’Égypte, de Syrie, du Liban et de Jordanie à soutenir les Palestiniens avec des hommes, des armes, de l’argent et des fournitures et à rejoindre les militants qui combattent à Gaza. Il y a deux jours, al Chabaab, la branche somalienne d’Al-Qaïda, avait « félicité » le Hamas pour ces attaques : dans une note, les terroristes avaient salué « tous les braves héros, les vaillants commandos et tous ceux qui sont stationnés en Terre Sainte » en leur disant Qu’«Allah vous récompense au nom de la «Oumma» et qu’Allah vous récompense pour votre djihad et vos nobles actions ».
« Nous sommes prêts à envoyer nos unités en tant que forces de maintien de la paix pour rétablir l’ordre et s’occuper de ceux qui causent des troubles », c’est ainsi que s’est exprimé le leader tchétchène Ramzan Kadyrov sur Telegram trois jours après l’attaque meurtrière du Hamas. « J’en appelle aux dirigeants des nations musulmanes : créez une coalition et appelez ceux que vous considérez comme amis, l’Europe et l’Occident tout entier, pour qu’au moins ils ne bombardent pas les civils sous prétexte de frapper les terroristes », dit Kadyrov dans son message.
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Le soutien du djihad islamique au Hamas
Al-Qaïda semblait depuis longtemps cantonné à la périphérie de l’actualité internationale, surclassé par l’État islamique (EI), qui a lui aussi fini dans l’oubli. Mais l’oubli occidental ne signifie pas disparition : ces organisations, de par leur nature même, ne s’éteignent pas, elles sont des métamorphes perpétuellement en mouvement. L’organisation terroriste qui a fait irruption dans l’histoire contemporaine le 11 septembre 2001 à l’occasion de l’attentat contre le World Trade Center, est revenue dans l’actualité ces derniers jours. Notamment lorsque l’armée israélienne a affirmé avoir trouvé des manuels d’Al-Qaïda près des corps des terroristes tués lors des récents raids. Et encore, le soutien d’une autre signature de la terreur islamiste : « La bataille ne se limitera pas à la bande de Gaza ; D’autres fronts s’y joindront bientôt ». C’est ce qu’a affirmé jeudi dernier dans un nouvel audio d’Abou Hamza, le porte-parole des Brigades Al-Qods, l’organisation armée islamique, cité par le canal libanais Al Mayadeen. S’adressant à la résistance en Cisjordanie, Abou Hamza a appelé les Brigades de Jénine, ainsi que tous les Palestiniens présents dans la zone, à s’engager dans la lutte contre l’occupation israélienne. « Nous sommes venus aussi bien préparés à l’extérieur de la Palestine qu’à l’intérieur ». « Les événements de Gaza se reproduiront sur d’autres fronts », a-t-il déclaré.
Des appels au djihad ?
Les Qaëdistes tentent apparemment de capitaliser sur la tragédie du Moyen-Orient pour regagner du terrain, en appelant à attaquer les juifs et les chrétiens du monde entier : un désir qui n’a jamais été dormant. Les ambassades et les installations militaires américaines doivent être considérées, à l’heure actuelle, comme les cibles sensibles les plus menacées : l’appel au djihad, en effet, pourrait être l’occasion de mettre en œuvre le plan inachevé de vengeance au lendemain du 11 septembre. C’est du moins le ton qu’utilise l’organisation terroriste sur un blog bien connu, géré et promu par des militants expatriés au Pakistan. Le signe évident que la mèche allumée en Israël est prête à déclencher un dangereux effet domino au sein du monde islamiste, tentant d’entraîner le monde islamique tout entier dans son sillage.
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Le réseau qaëdiste s’était à nouveau fait entendre cet été, en annonçant une série de vengeances qui paraissent aujourd’hui plus sinistres que jamais : l’occasion leur en avait été offerte par l’incendie du Coran en Suède et au Danemark, qui avait mis à nu les pays scandinaves et l’Europe entière aux nouvelles menaces du djihad. Les attaques en ligne se sont multipliées depuis juillet dernier, mais ont néanmoins été attribuées à la propagande habituelle contre les « infidèles ». Les troubles en Palestine offrent aujourd’hui au monde islamiste l’occasion de boucler la boucle de ce choc des civilisations qui s’est embrasé il y a vingt-deux ans.