(Paris, Rome, 21.05.2023). L’annonce de la milice Wagner a été confirmée par le Kremlin, tandis qu’un porte-parole du président ukrainien a démentie toute confirmation de sa part, lors du sommet du G7 tenue au Japon
Bakhmout est tombée. Ou plutôt non. Ou peut-être. C’est d’abord l’armée russe qui a annoncé la prise de la ville ukrainienne, après que le groupe de mercenaires russes Wagner eut revendiqué sa conquête, puis c’est Zelensky lui-même qui a fait un commentaire qui sonnait comme un aveu de défaite au moment même où son armée devait lancer sa contre-offensive attendue au printemps.
Le président ukrainien, a précisé son porte-parole, n’a pas confirmé la prise de Bakhmout par les troupes russes lors de ses commentaires en marge du sommet du G7. « Le président a nié la capture de Bakhmout », a déclaré Sergiy Nykyforov sur Facebook. Lorsqu’on lui a demandé si Bakhmout était toujours aux mains des Ukrainiens après que Moscou a annoncé sa capture, Zelensky a répondu : « Je ne pense pas », rapporte l’agence italienne «AGI».
Les troupes ukrainiennes ont « partiellement encerclé » Bakhmout et rendront ainsi « très difficile » une présence russe dans la ville. C’est ce qu’a déclaré la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Hanna Malyar.
« L’avancée de nos troupes sur les flancs de la ville, qui se poursuit, rend très difficile la présence de l’ennemi à Bakhmout. Nos troupes ont encerclé la ville », a déclaré Malyar sur les réseaux sociaux, ajoutant que les troupes ukrainiennes contrôlent toujours certaines parties de la vile.
Théâtre de la plus longue bataille depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par Moscou, le sort de la ville est depuis longtemps en jeu. « À la suite des actions offensives des unités d’assaut de Wagner, avec le soutien de l’artillerie et de l’aviation de l’unité ‘Sud’, la libération de la ville d’Artemovsk (le nom de Bakhmout lors de l’ère soviétique) a été achevée », a déclaré le ministère russe de la Défense.
L’amertume de Zelensky
« A Bakhmout il n’y a plus rien, ils ont détruit tous les bâtiments. Pour l’instant la ville n’existe que dans nos cœurs », a déclaré le président ukrainien à Hiroshima alors qu’il répondait aux questions des journalistes lui demandant si les forces ukrainiennes tenaient toujours la ville ou si la Russie l’avait reprise. « Vous devez comprendre qu’il n’y a plus rien, a dit le président ukrainien, aujourd’hui, Bakhmout n’est que dans nos cœurs ».
Le président russe Vladimir Poutine a pour sa part félicité les membres du groupe Wagner et les soldats des forces armées russes : « Tous ceux qui se sont distingués, se verront décerner une distinction honorifique d’Etat », lit-on dans une note du Kremlin.
Les développements sur le terrain ont été au centre d’une conversation que Zelensky a eue avec Joe Biden en marge du sommet du G7 au Japon, à l’issue de laquelle le président américain a annoncé un nouveau paquet d’aide militaire à l’Ukraine, sans toutefois en préciser le montant mais qu’il comprend des armes que les États-Unis ont déjà envoyées en Ukraine, telles que de l’artillerie et des véhicules blindés.
Les F-16 arrivent
Lors du G7, Biden a déclaré à ses homologues que les États-Unis soutiendraient un effort conjoint visant à former les pilotes ukrainiens sur des chasseurs F16, mais précisant que « ce n’est pas le moment » d’utiliser ces avions dans le conflit.
Que sont-ils ces F-16 ?
Le chasseur F-16 est le plus grand avion de combat occidental, avec plus de 4.500 appareils construits depuis le début de sa production en 1976. Bien qu’il ne soit plus acheté par l’US Air Force, des versions plus récentes de celui-ci sont toujours produites pour le marché étranger à un coût allant de 16 à 30 millions de dollars. Il s’agit d’un avion tactique multi-rôle supersonique monomoteur, conçu pour être un avion relativement peu coûteux à déployer pour de nombreux types de missions et à le maintenir en état de pleine disponibilité à intervenir. Il est plus petit et plus léger que ses prédécesseurs, mais utilise des solutions aérodynamiques et des systèmes avancés, y compris la première utilisation d’un système de commandes de vol électroniques «fly-by-wire», afin d’améliorer les performances de manœuvre. Très agile, le F-16 peut réaliser des manœuvres à 9 G et une vitesse de pointe supérieure à Mach 2. Il est équipé d’un canon M61 Vulcan de 20 mm et peut embarquer jusqu’à six missiles air-air AIM-9 Sidewinder, AIM-7 Sparrow et AIM-120 AMRAAM.
« Je suis reconnaissant pour la décision de former nos pilotes sur des avions de combat modernes » a déclaré Zelensky dans son discours lors de la session de clôture du G7. « Le bouclier aérien ne peut être complet que lorsque les systèmes de défense aérienne au sol sont complétés par des avions modernes dans les airs. Nous sommes maintenant sur la voie de l’élimination de l’écart de capacité, a-t-il souligné. Quand nos pilotes apprendront à connaître le F16 et quand ces avions apparaîtront dans nos cieux, cela aura de l’importance non seulement pour l’Ukraine. Ce sera un moment historique pour l’ensemble de l’architecture de sécurité en Europe et dans le monde ».