Au moins 110 personnes ont été arrêtées aujourd’hui en Turquie dans le cadre d’une opération «antiterroriste» contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), dont des journalistes, des avocats, mais aussi des dirigeants de diverses organisations non gouvernementales.
L’opération a été menée dans 21 provinces, dont celle de Diyarbakir, à majorité kurde, située dans le sud-est du pays.
Selon l’ordre des avocats de Diyarbakir, «le nombre total des personnes arrêtées pourrait atteindre 150», dont au moins «vingt avocats, cinq journalistes, trois acteurs de théâtre et un homme politique». Le président de l’Association du barreau de Diyarbakir, Nahit Eren, a dénoncé dans un communiqué «une tentative d’intimidation des électeurs kurdes». «Nous ne pouvons pas dire qu’il s’agit d’une opération indépendante déconnectée de l’agenda politique du pays. L’opération semble être une intimidation des électeurs kurdes», a-t-il affirmé. Les élections présidentielles et législatives qui se tiennent le mois prochain en Turquie seront décisives pour le maintien, ou non, du président Recep Tayyip Erdogan et de l’AKP (son parti), au pouvoir depuis deux décennies.
Selon la télévision d’Etat turque TRT, les personnes placées en garde à vue «sont accusées d’avoir financé le PKK ou d’avoir collaboré avec le groupe armé kurde, qui combat l’armée turque depuis 40 ans, alors que l’opération des forces de sécurité est toujours en cours».
(Médias)