(Paris, Rome, 17.04.2023). Le bureau du procureur de la division antiterroriste aurait émis un mandat d’arrêt contre Ghannouchi pour « incitation » à la sédition
Le mouvement islamiste tunisien Ennahda a annoncé qu’une unité des Forces de sécurité « a fait irruption » aujourd’hui au domicile de son leader Rached Ghannouchi et l’avait emmené « vers une destination inconnue sans respecter les procédures légales les plus élémentaires », rapporte l’agence italienne «Nova News».
Le mouvement a dénoncé, dans un communiqué publié sur ses réseaux sociaux, « cette évolution très dangereuse », appelant à la libération immédiate de Ghannouchi, et à la fin du « ciblage des militants politiques de l’opposition ». Le mouvement a également appelé « toutes les personnes libres à s’unir face à ces pratiques répressives qui violent les droits, les libertés et l’honneur des politiciens de l’opposition ». Selon une source du ministère de l’Intérieur, citée par l’agence de presse officielle « Tap », les unités de sécurité ont perquisitionné le domicile du leader islamo-conservateur sur la base d’une autorisation du Parquet de la Division antiterroriste. Ghannouchi sera détenu dans l’attente de l’ouverture d’une enquête à la suite des déclarations rapportées par des médias, dans lesquelles il aurait affirmé ce week-end que la Tunisie serait menacée d’une « guerre civile » si l’islam politique, dont est issu son parti, y était éradiqué, a indiqué la même source. Selon l’agence tunisienne « Tap », le Parquet de la division antiterroriste a émis un mandat d’arrêt contre lui pour « incitation » à la sédition.
Rached Ghannouchi est le principal opposant au président Saied et est considéré comme le leader des Frères musulmans en Tunisie, bien qu’Ennahda ait toujours nié faire partie intégrante des Frères musulmans, ayant revendiqué son indépendance.