(Rome, Paris, 30.01.2023). La menace a été proférée lors d’une longue conversation téléphonique entre les deux dirigeants, à la suite d’une visite de Johnson à Kiev début février 2022, a rappelé l’ancien Premier ministre, au moment où Poutine a nié avoir l’intention d’envahir l’Ukraine
Menacé par Poutine peu avant l’invasion de l’Ukraine et averti que la guerre serait une « catastrophe totale », a ainsi déclaré l’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson dans une interview pour un documentaire de la BBC intitulé « Poutine contre l’Occident », rapporte la chaine italienne «Rai News».
Dans le documentaire, où intervient également Volodymyr Zelensky, l’ancien chef du gouvernement britannique raconte son « très long » et « extraordinaire » appel avec le président russe après sa visite à Kiev début février dernier, note le média français «20minutes». A cette époque, Vladimir Poutine continuait à soutenir qu’il n’avait aucune intention d’envahir son voisin ukrainien, malgré l’afflux massif de militaires russes dans les régions frontalières.
Le locataire de Downing Street de l’époque, a déclaré que le chef du Kremlin lui avait dit qu’«une attaque au missile ne prendrait qu’une minute». Il est impossible de savoir si la menace de Poutine était réelle, écrit la BBC.
La menace a été proférée lors d’un long appel téléphonique entre les deux dirigeants, à la suite d’une visite de Johnson à Kiev début février 2022, a rappelé l’ancien Premier ministre britannique, autrement dit, au moment où Poutine niait avoir l’intention d’envahir l’Ukraine malgré les renforts continus de l’armée russe à la frontière.
Au cours de la conversation téléphonique, Johnson l’avait averti que la guerre serait une « catastrophe totale » et conduirait à des sanctions occidentales et à une mobilisation et un déploiement des troupes de l’OTAN aux frontières de la Russie. Il a également tenté de dissuader Poutine en lui disant que l’Ukraine ne rejoindrait pas l’OTAN «dans un proche avenir».
« A un moment, il m’a menacé en disant : ‘Boris, je ne veux pas te faire de mal mais, avec un missile, ça ne prendrait qu’une minute’. Ou quelque chose comme ça », a déclaré l’ancien Premier ministre à la BBC. « Mais je pense qu’au vu du ton très détendu qu’il avait, il jouait le jeu de mes tentatives pour le persuader de négocier », a-t-il ajouté, commentant que Poutine était « très informel » lors de cet « appel téléphonique extraordinaire ».
Moscou a immédiatement nié l’affaire. « Ce que Johnson a dit n’est pas vrai, plus précisément un mensonge », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.