Iran: Al-Jazeera, pas de confirmation sur l’abolition de la police des mœurs

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(Paris, Rome, 04 décembre 2022). Le procureur iranien Montazeri avait annoncé la fin des activités de la force de la police des mœurs, engagée dans l’arrestation des femmes qui ne se couvraient pas la tête selon les codes dictés par le régime de la République islamique. La télévision d’État iranienne temporise également

« Il n’y a aucune confirmation que le travail des unités de patrouille, officiellement chargées d’assurer la ‘sécurité morale’ dans la société, soit réellement terminé », a ainsi commenté la chaine Al-Jazeera, comme rapporté par la chaine italienne «Sky Tg24», après les propos du procureur général iranien Mohammad Jafar Montazeri qui, à la veille de la douzième semaine de manifestations en Iran, suite au décès en garde à vue de Mahsa Amini, la jeune femme de 22 ans arrêté par des agents de la police des mœurs à Téhéran pour port incorrect du voile, avait annoncé que « cette police n’a rien à voir avec le pouvoir judiciaire, et a été abolie par ceux qui l’ont créée ». La télévision publique arabophone iranienne Al-Alam, citée par CNN qui a demandé un commentaire officiel au ministère de l’Intérieur de Téhéran, a rapporté qu’«aucun responsable de la République islamique d’Iran n’a déclaré que la patrouille d’orientation a été abolie».

Le rôle du pouvoir judiciaire

Il s’agit d’une force militaire qui contrôle les normes vestimentaires et, notamment, employée pour arrêter les femmes qui ne se couvrent pas la tête selon les codes dictés par le régime de la République islamique, la police morale représente l’un des symboles de la répression du régime des ayatollahs. Certaines analyses avaient considéré l’annonce comme une capitulation devant le mouvement de contestation populaire enregistré dans le pays depuis trois mois, alors que d’autres parlent d’une décision limitée et qu’elle a été tardivement prise. Le procureur Montazeri avait expliqué que le pouvoir judiciaire continuera de surveiller le comportement de la communauté et avait souligné que l’habillement des femmes restait très important, en particulier dans la ville sainte de Qom.

Le hijab obligatoire ?

Porter le hijab (le voile islamique) de manière incorrecte, « notamment dans la ville sainte de Qom, est l’une des principales préoccupations de la justice et de notre société révolutionnaire », a souligné Montazeri, « mais il convient de noter que l’action en justice est le dernier recours et que les mesures culturelles précèdent toute autres mesures ». Le procureur général avait également souligné que bientôt, d’ici deux semaines au plus tard, le Parlement et le Conseil suprême de la Révolution culturelle rendront leur avis sur la question du hijab obligatoire.

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