Téhéran annonce des sanctions contre des institutions et des médias basés en Europe, dont RFI en persan

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(Rome, 26 octobre 2022). Figurent notamment sur la liste noire de Téhéran, des ONG, les versions en persan de la Deutsche Welle et de RFI, deux responsables du journal allemand Bild ainsi que des politiques européens et français.

L’Iran a annoncé mercredi 26 octobre des sanctions contre des institutions, des individus et des médias basés dans l’Union européenne, en riposte aux mesures punitives imposées récemment par l’UE contre des dirigeants iraniens accusés d’avoir réprimé les manifestations après la mort de Mahsa Amini.

Riposte aux sanctions européennes

Le 17 octobre, l’Union européenne a adopté des sanctions contre la police des mœurs et onze dirigeants iraniens, dont le ministre des Télécommunications, les accusant d’être impliqués dans la répression du mouvement de protestation qui a suivi la mort de Mahsa Amini le 16 septembre, cette jeune Kurde iranienne décédée trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des mœurs pour un port du voile jugé non conforme.

En riposte, le ministère iranien des Affaires étrangères a annoncé dans un communiqué des sanctions contre huit institutions et douze individus basés en Europe pour avoir « soutenu des groupes terroristes », « incité à la violence » et « provoqué des émeutes, des violences et des actes terroristes » en Iran.

Interdiction de visa

Sur la liste noire iranienne figurent notamment The International Committee in Search of Justice (ISJ), la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA), et les versions en persan de la Deutsche Welle et de Radio France internationale (RFI).

Un journaliste de la rédaction persane de RFI assure que « Ces sanctions n’auront aucun effet sur leur travail. » Il explique par ailleurs que RFI en persan « n’a pas de correspondant en Iran depuis plus de vingt ans, ni d’accréditation pour des missions dans le pays depuis 2009. » Et d’ajouter : « Aucun responsable du gouvernement n’accepte de nous parler au téléphone, et les personnalités de la société civile qui veulent bien répondre à nos questions risquent des poursuites ».

Des parlementaires et politiciens européens et français et deux responsables du journal allemand Bild figurent également parmi les personnes sanctionnées par le gouvernement iranien.

Les sanctions comprennent une interdiction de visa et la « saisie de leurs biens et avoirs sur le territoire sous la juridiction de l’Iran », selon le ministère.

Le 19 octobre, l’Iran avait annoncé avoir inscrit sur sa liste noire des entités et individus britanniques, quelques jours après que Londres a imposé des sanctions à la police des moeurs iranienne au sujet de la mort de Mahsa Amini.

(Radio France Internationale)