(Rome, 19 octobre 2022). Au cours d’une réunion privée, Silvio Berlusconi a raconté ses échanges de « jolies » lettres et de cadeaux avec Vladimir Poutine. Un scandale qui gêne Giorgia Meloni, la future Première ministre
« J’ai rétabli les relations avec le président Vladimir Poutine, un peu, beaucoup même », déclare Silvio Berlusconi le leader de Forza Italia, lors d’une réunion à huis clos avec les députés de son parti Forza Italia. Le Cavaliere a tenté de démentir avoir tenu ses propos, mais un extrait audio a été extrait de cette rencontre et révélé par «Lapresse.it», comme le rapporte le quotidien français «Sud-Ouest».
Au cours de cette rencontre, Silvio Berlusconi qui règne sur la droite italienne depuis les années 90, a expliqué que « Poutine m’a envoyé 20 bouteilles de vodka et une lettre très douce pour mon anniversaire. Je lui ai répondu avec des bouteilles de Lambrusco et une lettre tout aussi douce », avoue-t-il en évoquant ses 86 ans, célébrés le 29 septembre, au lendemain de la victoire de la coalition de droite et d’extrême-droite aux élections parlementaires en Italie.
Préoccupé par les relations Italie-Russie
La dirigeante du parti Fratelli d’Italia, Giorgia Meloni, a la lourde tâche de composer un gouvernement avec ses alliés de la Ligue Matteo Salvini, et Silvio Berlusconi. Alors que l’élue s’efforce de marquer sa distance avec Moscou et soutient l’envoi d’armes en Ukraine, l’ancien Premier ministre dit qu’il est préoccupé par les relations de l’Italie avec la Russie car « les ministres ont dit que nous étions déjà en guerre avec eux parce que nous fournissons des armes et des fonds à l’Ukraine ».
Avant cette nouvelle polémique, le ministère des Affaires étrangères devait être confié à un représentant de Forza Italia. Le parti a dû préciser que « la position de Forza Italia et du président Berlusconi vis-à-vis du conflit ukrainien et des responsabilités russes, est conforme à la position de l’Europe et des États-Unis. Les marges d’ambiguïté n’existent jamais et n’ont jamais existé ».
S’agissant de la guerre en Ukraine, l’ancien président du Conseil a précisé ne pas pouvoir exprimer son opinion personnelle « parce que si cela arrive aux oreilles de la presse ce sera une catastrophe, mais je suis très, très, très préoccupé », rapporte «Francetvinfo». En toute hâte, Forza Italia a publié un communiqué pour clarifier la position du parti et de Berlusconi vis-à-vis de la Russie et de l’Ukraine, « en ligne avec celle de l’Europe et des Etats-Unis ».
« Berlusconi en roue libre », « Berlusconi sans frein », et même, pour la Repubblica, « Meloni otage des pro-Russes » : la presse italienne s’est fait dans la foulée un large écho de ses confidences. « Ce n’est pas du folklore, ce ne sont pas des blagues. La nouvelle majorité engage un changement de trajectoire de l’Italie vers une position de plus en plus ambiguë envers la Russie », a de son côté dénoncé Enrico Letta, patron du Parti démocrate, sur Twitter.
(Médias)