Quinze personnes ont été tuées dans la «zone verte» de Bagdad en plein chaos après un nouveau coup d’éclat du leader chiite Moqtada al-Sadr, qui a annoncé son « retrait définitif » de la politique en Irak. Le pays est désormais sous couvre-feu.
L’Irak, dans l’impasse politique depuis les législatives d’octobre 2021, ne cesse de s’enfoncer dans la crise. Ce lundi, la situation a brutalement dégénéré dans la capitale et des centaines de partisans de Moqtada al-Sadr ont envahi le palais de la République où siège le Conseil des ministres.
Quinze partisans de Moqtada al-Sadr ont été tués et 270 autres blessés, ont indiqué des sources médicales à l’AFP, comme le rapporte Radio France Internationale, sans plus de précisions sur les circonstances. Des témoins ont fait état d’échanges de tirs entre sadristes et partisans du Cadre de coordination, rival pro-Iran du camp de Moqtada al-Sadr aux entrées de la « zone verte ». Selon des sources sécuritaires, au moins sept obus de mortiers sont également tombés sur la zone ce lundi soir. L’armée a décrété un couvre-feu national qui est entré en vigueur à 16h00 GMT, et les forces de l’ordre ont quadrillé la capitale. À Bassora, la tension a fini par gagner la ville. Cet après-midi pourtant, ce bastion chiite, situé à 500 kilomètres de Bagdad, continuait de vivre normalement. Dans la rue, les processions tenues étaient religieuses : elles marquaient le mois de Muharram dans le calendrier musulman, un mois de deuil pour les chiites, rapportent les envoyés spéciaux de RFI, Guilhem Delteil et Bertrand Haeckler. Pendant plusieurs heures, les forces de l’ordre ne sont pas intervenues. Mais ce soir, des rafales de tirs ont été entendues. Et signe de l’inquiétude des habitants : de longues files se sont rapidement formées devant les stations-services.