Londres (en accord avec Washington) envoie des lance-roquettes à longue portée à Kiev

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(Paris, 02 juin 2022). Systèmes de missiles Himars des États-Unis, lanceurs M270 du Royaume-Uni. L’Ukraine est prête, à bras ouverts, à accueillir ces nouvelles armes pour endiguer l’avancée de l’armée russe. Notamment à l’est, où les forces du Kremlin ont quasiment pris le contrôle de tout l’oblast de Lougansk et sont prêtes à se concentrer sur Donetsk, comme le souligne Federico Giuliani sur les colonnes du quotidien italien «Inside Over».

Au début, il semblait que personne n’était disposé à satisfaire la dernière demande de Volodymyr Zelensky, à savoir des armes plus puissantes pour limiter, ou du moins contenir, l’action de l’armée russe dans le Donbass. Aujourd’hui, cette même demande sera bientôt entièrement satisfaite dans son intégralité, puisque l’Ukraine recevra exactement ce qu’elle voulait.

Afin d’alléger la pression, les Etats-Unis ont souligné que Kiev a promis « de ne pas utiliser les nouvelles fournitures pour attaquer la Russie au-delà de ses frontières », mais le risque d’une éventuelle escalade reste exceptionnel. Par ailleurs, la double annonce anglo-saxonne n’est pas le fruit du hasard. Les États-Unis et le Royaume-Uni ont tellement coordonné leurs initiatives que, a souligné Politico, Londres demandera à Washington de signer un plan pour envoyer les systèmes militaires avancés à moyenne portée susmentionnés, d’ici quelques semaines.

Les systèmes de missiles M270

Le Premier ministre britannique Boris Johnson s’est entretenu avec Joe Biden au sujet du transfert des systèmes de missiles à lancement multiple M270 fabriqués aux États-Unis. En fait, les États-Unis doivent officiellement approuver la décision en raison de la réglementation en matière d’exportation, mais il est quasiment certain que l’administration Biden donnera son feu vert à la décision de Londres.

D’un point de vue purement technique, le M270 est capable de tirer 12 roquettes et de recharger rapidement. Il peut frapper des cibles dans un rayon de 50 milles, bien que sa portée puisse s’étendre dans un rayon de 30 à 70 kilomètres, selon les munitions utilisées.

Seule la portée des missiles a été, pendant des jours, un point critique dans les discussions entre Kiev et les alliés. Le point critique, comme mentionné, réside dans le fait que l’armée ukrainienne pourrait utiliser les nouvelles armes pour frapper des cibles situées au-delà de la frontière russe. Dans ce cas, Vladimir Poutine pourrait répondre à l’escalade, en intensifiant le conflit, pensant aussi, à ce stade-là, ce ne serait pas exclu, à l’utilisation d’armes non conventionnelles.

Une décision épineuse

Pourquoi les États-Unis n’ont-ils pas envoyé le lance-roquettes Multiple «Launch Rocket System» (MLRS) à Kiev, préférant expédier les Himars plus modernes ? La décision finale de Washington, selon certaines rumeurs, pourrait dépendre d’un facteur stratégique bien précis. Washington aurait choisi d’envoyer les Himars (High Mobility Artillery Rocket System) à Zelensky pour donner l’exemple et inciter les alliés à envoyer leur MLRS. Le Royaume-Uni, de ce point de vue, serait le premier pays à envoyer le MLRS de fabrication américaine.

La confirmation est également venue du ministre britannique de la Défense, Ben Wallace. Tout cela offrira « une augmentation significative des capacités des forces ukrainiennes », selon le ministère des Affaires étrangères de Londres. « Le Royaume-Uni se tient aux côtés de l’Ukraine et a joué un rôle de premier plan en fournissant à ses troupes héroïques les armes vitales dont elles ont besoin pour défendre leur pays », a déclaré Wallace. Et d’ajouter, selon RSI, que l’armée ukrainienne sera formée à l’utilisation des lance-roquettes au Royaume-Uni. « À mesure que les tactiques russes évoluent, notre soutien à l’Ukraine doit également évoluer. Ces systèmes de lance-roquettes multiples permettront à nos amis ukrainiens de mieux se protéger contre l’utilisation brutale par la Russie de l’artillerie à longue portée, que les forces de Poutine ont utilisée sans discernement pour raser des villes », a souligné le ministre.