Au rythme des tambours et de la musique assourdissante, des policiers libanais en uniforme, chargés de protéger le Parlement, ont célébré à Beyrouth la réélection, pour la septième fois consécutive, de Nabih Berri, président de l’organe législatif, un poste occupé pendant 30 ans par l’ancien Chef de guerre chiite et allié du Hezbollah.
M. Berri, 84 ans et en poste depuis 30 ans, a été reconduit pour quatre ans, bien que le Hezbollah et ses alliés aient perdu la majorité absolue au Parlement lors de législatives marquées par une percée des candidats indépendants. Il a obtenu 65 voix (sur 128), contre 98 voix lors des dernières élections en 2018. Il y a eu 23 bulletins blancs et 40 votes nuls.
Incontesté sur la scène politique, l’inamovible Berri a remporté le scrutin alors que le Liban est frappé par la pire crise socio-économique de son histoire, imputée par une grande partie de la population, des organisations internationales et des pays étrangers à la corruption et l’inertie de la classe dirigeante, inchangée depuis des décennies et dont Nabih Berri fait partie. Il présidera un Parlement très fragmenté, laissant craindre de nouvelles impasses comme celles qui ont paralysé la vie politique libanaise pendant des décennies. Cette fois, cependant, le duo chiite, composé du Hezbollah pro-iranien et du parti Amal, dirigé par Berri, a dû recourir à une série de votes épars recueillis auprès d’alliés mineurs, « indépendants » du Hezbollah ou d’Amal, et d’un poignée de pseudo-dissidents du parti chrétien maronite du président de la République Michel Aoun , un parti hérité et présidé par son gendre Gibran Bassil.