(Paris, 14 mai 2022). Il y a déjà 12 millions de réfugiés, dont 5 en dehors d’Ukraine, et des milliers de personnes doivent être soignés pour des blessures causées par la guerre, a rappelé Monseigneur Sviatoslav Shevchuk
« Dans un charnier, ils ont récemment découvert près de 500 personnes, les mains liées et une balle dans la tête. Cela signifie qu’ils ont été assassinés de manière cruelle, de la même manière qu’à l’époque de Staline, ils ont assassiné des innocents en les jetant dans des fosses communes », a ainsi déclaré l’archevêque majeur de Kiev, Mgr. Sviatoslav Shevchuk témoignant de la situation dans son pays lors d’une liaison vidéo avec la XXIIIe Convention nationale pour la pastorale de la santé de la CEI, qui s’est tenue à Cagliari du 9 au 12 mai. Cela a été annoncé par le secrétariat de l’archevêque majeur, basé à Rome, et rapporté par la «Rai News».
Ce que vit l’Ukraine est un « moment dramatique », avec une guerre qui a néanmoins fait tomber les masques et montré à chacun ce qu’il est vraiment, a expliqué Shevtchouk. Du souvenir du 24 février, lorsque Kiev était sous le feu des Russes, à la décision de sauver des vies humaines, « un devoir primordial » en tant qu’«Eglise et communauté chrétienne», aux difficultés de le faire dans ces conditions. Mais « Dieu merci, nous avons survécu », a déclaré le primat de l’Église gréco-catholique ukrainienne. Et d’ajouter : « Je ne pensais pas pouvoir survivre car la capitale a été quasiment encerclée en trois jours. L’armée ukrainienne a pu arrêter les chars russes à 50 kilomètres de notre cathédrale ».
Monseigneur Shevchuk a décrit les 78 jours de guerre comme « 78 jours de larmes, de fleuves de sang coulant sur le sol ukrainien ». Il a retracé ses visites pastorales dans son diocèse, désormais «semblable à un désert», avec des villes détruites comme Tchernihiv où des quartiers ont été rasés et la découverte de charniers de plus en plus fréquente. Au cours de la séance de questions-réponses, l’archevêque a souligné que la foi était nécessaire dans cette situation de guerre, car « pour rester et maîtriser votre propre peur, vous devez vous fier entièrement à Dieu ». Et Monseigneur Shevchuk de rappeler qu’il y a 12 millions de réfugiés, et que 5 millions sont déjà sortis d’Ukraine, mais qu’il y a aussi « des milliers de personnes qui ont besoin d’être soignées après leurs blessures causées par la guerre, elles doivent subir un long traitement et une rééducation ».
S’adressant aux évêques, Mgr. Shevchuk a ensuite déclaré que « maintenant en Ukraine, il est impossible d’aider tout le monde, alors s’il existe un programme pour fabriquer des prothèses pour les enfants blessés de guerre, faites-le nous savoir, car cela rendra ces pauvres innocents vraiment heureux ». Enfin, le chef de l’Église gréco-catholique ukrainienne a également fait appel à la solidarité de l’Église italienne afin d’accueillir les réfugiés.