«Missiles russes sur Odessa». Les États-Unis craignent désormais l’attaque chimique

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(Rome, 01 avril 2022). Odessa touchée par trois missiles Iskander. Entre-temps, on craint de plus en plus que des accidents nucléaires ou d’autres événements graves ne se produisent en Ukraine

Odessa est de nouveau dans le collimateur de la Russie. Les forces du Kremlin ont frappé la ville portuaire par trois missiles balistiques Iskander lors d’une attaque qui a fait des victimes. Pendant ce temps, la crainte que Moscou puisse utiliser des armes chimiques grandit à nouveau.

Odessa frappée par trois missiles

Selon Federico Giuliani du journal italien «Il Giornale», l’actualité la plus importante du dernier en date du conflit ukrainien concerne Odessa. Le chef de l’administration régionale de l’État, Maxim Marchenko, a dénoncé l’attaque russe, ajoutant que le raid avait fait des victimes. On ne connaît pas encore le nombre de morts, ni s’il y a eu de blessés.

Les missiles ont été tirés depuis la Crimée. Selon le commandement opérationnel sud des forces militaires de Kiev, cité par la télévision ukrainienne Suspilne sur son canal Telegram, les Russes ont tenté de frapper des infrastructures non spécifiées situées dans la région d’Odessa. Les forces de défense aérienne ont été activées et, apparemment, les missiles n’ont pas atteint, comme prévu, leurs cibles.

« Odessa est une ville héroïque. Il y a des gens héroïques prêts à se battre dans chaque rue et chaque maison : avec tous nos citoyens, nous sommes également prêts à résister à une attaque », a déclaré ces derniers jours, Gennadiy Trukhanov, maire d’Odessa. « Dans la ville, nous sommes prêts, a-t-il répété, nous perfectionnons un système d’auto-défense, même au sein de la population. Nous créons également des systèmes d’autodéfense avec des groupes, des brigades de défense territoriale. Alors faisons tout notre possible pour défendre la ville ».

Pour l’heure, souligne Federico Giuliani, la résistance ukrainienne a réussi à repousser l’assaut russe. Nous verrons si Moscou reviendra à la charge dans les prochaines heures. Les navires de guerre russes de la base de Sébastopol en Crimée, auraient été équipés de missiles de croisière. Outre les Iskanders, le Kremlin peut théoriquement s’appuyer sur les missiles 3M-54 Kalibr, redoutables car capables de changer plusieurs fois de trajectoire pendant le vol et donc de les rendre difficiles à intercepter.

L’ombre des armes chimiques

Entre-temps, comme mentionné, les États-Unis fournissent à l’Ukraine du matériel spécifique au cas où la Russie utiliserait des armes chimiques. La confirmation est venue directement de la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki. Il s’agit, a révélé Politico, de masques à gaz, de combinaisons de protection et d’autres équipements. Washington a donc accepté la demande de Kiev et envoie ce matériel pour protéger les civils, bien que Kiev puisse décider de l’utiliser pour ses propres soldats.

L’Union européenne engagera également des opérations de stockage d’équipements de protection et de médicaments pour renforcer ses défenses contre les accidents chimiques, nucléaires et biologiques. Les fournitures arrivant dans le cadre de la guerre en Ukraine, selon des informations de Reuters, comprendront également du matériel de décontamination, des gants, des masques et d’autres matériels de défense chimique, biologique, radiologique et nucléaire. Le stockage devrait durer des semaines, voire des mois, et permettrait d’accroitre les réserves disponibles aux pays de l’UE, mais aussi à inclure des pays partenaires, à commencer par l’Ukraine.

Selon Reuters, c’est, au moins en partie, la crainte que des accidents nucléaires ou d’autres événements graves puissent se produire en Ukraine, qui a incité la Commission européenne à prendre des mesures concernant les stocks de dispositifs médicaux et de médicaments.