La France affiche ses capacités de dissuasion avec le test de son nouveau missile nucléaire

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(Rome, 24 mars 2022). La France a testé avec succès, mercredi 23 mars, la version modernisée de son missile nucléaire ASMPA. Ce tir d’essai, dépourvu de sa charge nucléaire, entre dans la composante aérienne de la dissuasion française. L’exercice intervient en pleine guerre en Ukraine, alors que la crainte d’une potentielle escalade militaire de la Russie est souvent évoquée.
En matière nucléaire, les autorités ne sont jamais loquaces. Concernant le tir de qualification du missile stratégique air-sol de moyenne portée, le ministère des Armées se contente de dire que le tir aurait eu lieu dans tous les cas, guerre en Ukraine ou pas.
Ce tir d’essai marque l’entrée en production des armes nucléaires air-sol moyenne portée rénovées. Entrés en service en 2009, ces missiles seront remplacés, à l’horizon 2035, par un système de nouvelle génération dénommé ASN4G.
La France est le seul pays de l’Union européenne à être doté de ses propres armes nucléaires. Avec deux composantes, l’une sous-marine, l’autre aérienne, les avions Rafale équipés des ASMPA mettent en lumière les capacités françaises de dissuasion.
Sous-marins nucléaires
L’essai qui vient d’avoir lieu a, en effet, nécessairement été observé par toutes les grandes nations. Par conséquent, dans la dialectique militaire, l’exercice est un message qui prouve la crédibilité de la dissuasion française.
La France dispose également de forces océaniques stratégiques. Quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins embarquent ainsi seize missiles chacun, tous dotés de six têtes nucléaires pouvant frapper une centaine d’objectifs. Ils sont la face cachée de la dissuasion et relèvent de l’habilitation « très secret ».
Seul un petit nombre de militaires sait d’ailleurs combien de sous-marins lanceurs d’engin sont actuellement en patrouille opérationnelle.
(Radio France Internationale)