Alger a annoncé le rappel immédiat de son ambassadeur à Madrid, selon un communiqué cité par les médias officiels du pays, rapporté par «Radio France Internationale». Cette décision survient après des déclarations du chef du gouvernement espagnol constituant, explique l’Algérie, un « brusque revirement » de position sur la question sensible du Sahara occidental. Pourtant très dépendante des fournitures de gaz naturel algérien, l’Espagne a soutenu pour la première fois, vendredi, la position du Maroc d’un plan d’autonomie pour cette région disputée du Sahara occidental. Madrid avait jusqu’ici toujours prôné la neutralité entre Rabat et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario.
Selon les sources italiennes, l’annonce de la nouvelle position de l’Espagne a été initialement faite vendredi par le cabinet royal marocain puis confirmée par le gouvernement espagnol, et représente un changement dans la position de l’Espagne sur l’avenir du Sahara, une ancienne colonie espagnole. Jusqu’à présent, l’Espagne a défendu les accords de l’ONU pour organiser un référendum au Sahara, visant à déterminer l’avenir politique de ce territoire et du peuple sahraoui, qui vit dans des camps de réfugiés en Algérie depuis 1975. La nouvelle position de l’Espagne a également été sévèrement critiquée par la République arabe sahraouie démocratique et le Front Polisario, qui dans un communiqué, ont déploré la « décision regrettable » prise par l’Espagne en soutenant l’initiative d’autonomie proposée en 2007 par le Maroc. La réaction de l’Algérie d’appeler son ambassadeur à Madrid pour des consultations ouvre un nouveau chapitre dans les relations entre l’Espagne et l’Algérie, principal fournisseur de gaz de la péninsule ibérique et qui a toujours soutenu la lutte du peuple sahraoui pour un référendum d’autodétermination depuis que les troupes marocaines ont occupé en 1975 un territoire qui jusqu’à cette année-là était une colonie espagnole.