(Paris, 12 mars 2022). Macron et Scholz ont parlé avec Poutine mais les signes n’étaient pas encourageants. Paris : « Il n’a donné aucun signe de vouloir arrêter la guerre »
À la fin d’une autre journée remplie d’appels téléphoniques et de discussions croisées, nous devons enregistrer un autre flop de canaux diplomatiques. La guerre en Ukraine se poursuit et la Russie n’a donné aucun signe de vouloir arrêter son opération militaire. Emmanuel Macron et Olaf Scholz se sont entretenus avec Vladimir Poutine mais les signes n’étaient pas encourageants, comme nous rapporte Federico Giuliani dans le journal italien «Il Giornale».
La tentative de Scholz
Macron et Scholz ont demandé à Poutine de parvenir à une « trêve immédiate ». Le dialogue entre les trois hommes, qui a duré environ 75 minutes, a d’abord été rapporté par le Kremlin, puis par l’Elysée et la chancellerie allemande. Cette dernière a souligné la demande « d’une entrée dans la solution diplomatique » de la guerre en Ukraine.
Dans la déclaration du porte-parole Steffen Hebestreit, il est également fait référence au « contenu » de l’appel téléphonique dans lequel les trois dirigeants « ont accepté de garder le silence ». Nous rappelons également que Scholz a contacté le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans la matinée. En effet, Kiev fait pression depuis des jours sur les Allemands pour obtenir une aide plus conséquente sur le plan militaire et une ligne encore plus intransigeante sur les sanctions.
Un trou dans l’eau
En théorie, l’intervention des présidents français et allemand aurait dû au moins adoucir Poutine. Cependant, le chef du Kremlin semble être resté sur ses positions. Le dirigeant russe, selon des sources de l’Elysée, « n’a donné aucun signe de sa volonté de suspendre la guerre ». « Nous – a poursuivi l’Elysée – en tirons une conséquence : Poutine doit prendre acte de sanctions encore plus lourdes ».
À la fin de l’appel téléphonique, Paris a réagi aux propos de Poutine avec colère. Selon des informations de l’agence « TASS », le président russe a accusé l’armée ukrainienne d’avoir commis des « violations flagrantes » du droit humanitaire international dans le conflit en Ukraine et a appelé les dirigeants de la France et de l’Allemagne à «exercer leur influence» sur les autorités locales pour y mettre fin.
Paris a renvoyé ces accusations à l’expéditeur, les qualifiant, ni plus ni moins, de « mensonges ». Revenant sur l’appel téléphonique, Macron et Scholz ont appelé la Russie à « un cessez-le-feu immédiat » et à « mettre fin au siège » à Marioupol où la situation est « humainement insoutenable ».
Moscou : « Les pourparlers se poursuivent par visioconférence »
Pendant ce temps, ajoute Federico Giuliani, le président Zelensky continue d’espérer une « influence positive significative » d’Israël, en particulier du Premier ministre Naftali Bennett, sur les pourparlers avec la Russie. Le « Jerusalem Post » rapporte que le dirigeant ukrainien aurait suggéré à Bennett lui-même d’organiser les prochains pourparlers avec la Russie en Israël, précisément à Jérusalem.
Depuis la Russie, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a quant à lui affirmé que les délégations russe et ukrainienne continuent de se parler par visioconférence. « Les négociations se poursuivent en liaison vidéo. Vladimir Medinsky (le conseiller présidentiel ndlr) continue de diriger la délégation », a poursuivi Peskov, ajoutant que « pour ce qui est des détails, nous ne commentons pas ».
Ces pourparlers, a expliqué le porte-parole, font suite aux trois réunions qui ont eu lieu en Biélorussie entre les délégations russe et ukrainienne. Le service de presse de la présidence russe, a souligné Interfax, avait précédemment rapporté que le président russe Vladimir Poutine avait informé en détail par téléphone le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz « d’une série de négociations entre les représentants russes et ukrainiens qui se sont tenues » ces derniers jours par liaison vidéo ».