Emmanuel Macron prend la parole: «la Russie n’est pas l’agressé, elle est l’agresseur»

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(Roma, 02 mars 2022). Sept jours après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Emmanuel Macron a pris la parole face aux Français.

Avant de prendre la parole face aux Français, Emmanuel Macron a tenu un Conseil de défense ce matin. Les ministres Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères), Florence Parly (Armées), Bruno Le Maire (Economie), Gérald Darmanin (Intérieur) et Barbara Pompili (Transition écologique) étaient présents.

« Des centaines de civils ukrainiens ont déjà été tués, des femmes et des enfants ont encore été tués ce jour. Les jours qui viennent seront de plus en plus durs », déclare le président de la République.

Le chef de l’Etat a salué le courage des Ukrainiens qui « résistent sous le feu des armes » et s’organisent pour lutter contre l’invasion russe. Vlodymyr Zelensky est « le visage de l’honneur, de la liberté et de la bravoure », a-t-il ajouté.

« POUTINE A CHOISI LA GUERRE »

Emmanuel Macron a pointé avec fermeté la responsabilité de Vladimir Poutine. « C’est donc bien seul et délibéré que le président Poutine a choisi la guerre », a déclaré le président de la République. Il accuse aussi de « mensonges » les propos tenus par Poutine. Et d’ajouter : « La Russie n’est pas agressée, elle est l’agresseur. Cette guerre n’est pas un conflit entre l’OTAN et la Russie » et « encore moins une lutte contre le nazisme, c’est un mensonge ».

L’invasion lancée par Vladimir Poutine est « le fruit d’un esprit de revanche nourrie par une lecture révisionniste de l’histoire de l’Europe. La France et l’Europe ont répondu immédiatement, unanimement, fermement », a-t-il ajouté.

Le président a aussi rappelé que « plusieurs centaines de soldats français sont arrivés hier sur le sol de Roumanie ». Quant aux réfugiés ukrainiens, le chef de l’Etat a indiqué que « plusieurs centaines de milliers de réfugiés venant d’Ukraine sont et seront accueillis sur notre continent. La France prendra sa part », a-t-il indiqué.

« NOUS NE SOMMES PAS EN GUERRE CONTRE LA RUSSIE »

« Nous savons ce qui nous lie à ce grand peuple européen qu’est le peuple russe. Nous sommes aujourd’hui aux côtés de tous les Russes qui refusent qu’une guerre indigne soit menée en leur nom (…) C’est pour cela que j’ai choisi de rester et resterai en contact autant que je le peux et autant que nécessaire, avec le président Poutine », poursuit Emmanuel Macron qui veut « prévenir la contagion et l’élargissement du conflit ».

Le chef de l’Etat répond ainsi aux propos tenus par son ministre de l’Economie Bruno Le Maire. Ce dernier avait déclaré être prêt à « livrer une guerre économique à la Russie », avant de revenir sur ses propos.

« Ces événements sont le signal d’un changement d’époque, selon Emmanuel Macron. La démocratie est remise en cause sous nos yeux. Notre liberté, celle de nos enfants, n’est plus un acquis. Elle est un système de courage, un combat de chaque instant ».

LES CONSEQUENCES DES SANCTIONS ECONOMIQUES

Emmanuel Macron évoque à présent les sanctions économiques : « Le coût de certains produits risquent de s’alourdir encore (…) Je n’ai qu’une boussole, vous protéger ». Le président de la République a demandé à Jean Castex « d’élaborer dans les prochains jours, un plan de résilience économique pour répondre à toutes ces difficultés ».

Selon le chef de l’Etat, cette situation est « le signal d’un changement en Europe ». Et d’ajouter que la France va renforcer son investissement dans la défense, l’économie, la recherche et l’innovation. Il a aussi insisté sur la « stratégie d’indépendance » à mettre en place.

EMMANUEL MACRON RÉUNIRA LES 10 ET 11 MARS À VERSAILLES LES CHEFS D’ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT EUROPÉENS

Pour Emmanuel Macron, « la démocratie est remise en cause, sous nos yeux (…) L’Europe doit accepter de payer le prix de la paix ».

« JE SAIS POUVOIR COMPTER SUR VOUS »

Emmanuel Macron termine son allocution en indiquant « pouvoir compter » sur les Français. « Votre attachement à la liberté à l’égalité à la fraternité à la place de la France dans le monde. Je ne cesserai jamais de les défendre et de les porter haut en votre nom », a-t-il conclu.