La Syrie se prépare à agir en conséquence de l’invasion russe de l’Ukraine

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(Paris, 01 mars 2022). La Syrie cherche à réagir aux conséquences de l’invasion russe de l’Ukraine en sélectionnant de nouveaux fournisseurs pour s’approvisionner en vivres et en carburant

Le gouvernement syrien se prépare à réagir après l’invasion russe de l’Ukraine et les sanctions internationales qui en ont résulté. Damas a commencé à sélectionner d’autres fournisseurs pour importer des denrées alimentaires et des produits de première nécessité, jusqu’alors mis à disposition par les cargaisons moscovites, comme le rapporte Francesco Bussoletti dans le quotidien italien «Difesa & Sicurezza». La crise a en effet provoqué le chaos sur les marchés du Moyen-Orient, de nombreux détaillants ayant déjà augmenté les prix des produits étrangers, notamment de ceux qui proviennent de la Fédération de Russie. Pour l’heure, la pénurie alimentaire n’a pas lieu en Syrie, mais il y a un risque que la situation dégénère rapidement du fait que la plupart des approvisionnements proviennent des exportations russes. La production nationale est minime voire inexistante et les marchandises arrivent des pays voisins au compte-gouttes.

Damas craint que des sanctions n’empêchent Moscou d’envoyer régulièrement des marchandises. S’il y a de tels problèmes, le risque est de profiter à la Turquie et aux milices pro-EI

Le gouvernement syrien a également une autre crainte : celle de l’épuisement de ses stocks en carburant, qui jusqu’à présent étaient principalement importés de Russie. Si les pétroliers devaient s’arrêter, le risque d’une explosion des prix et qu’un effondrement parallèle des disponibilités soit élevé. Damas manque aujourd’hui de moyens. Tant en raison du danger d’émeutes et de rébellions populaires dues au manque de produits de première nécessité, que pour l’hypothèse probable que la Turquie et les miliciens pro-EI profitent de la situation pour étendre leur influence dans le pays. En conséquence, le régime de Bashar Assad s’apprête à acheter le nécessaire ailleurs, même à un prix plus élevé. Il ne s’agit pas d’un hasard, en effet, si le budget de l’État syrien a été soudainement ciselé et que les fonds se sont concentrés uniquement sur les priorités les plus urgentes.